Vivent les

 

états unis

 

d’Amérique !



C’est beau l’Amérique ! Personnellement, je ne connais pas. Mais, quand même, c’est beau. Je sais. J’ai vu des images, des revues, des documentaires, des séries télévisuelles, des films. Et puis, surtout, je me souviens des paysages des westerns. Tout cela, tous ces sites aussi différents que grandioses, il faut bien que ça existe quelque part. Autant de choses variées, du Dakota à la Floride, du Maine à la Californie. Et puis ces villages bucoliques du Tennessee, ces villes fantômes du Nevada et ces métropoles tentaculaires… C’est beau. Et puis, c’est normal une telle diversité, vous pensez un territoire qui s’étend sur quatre fuseaux horaires et deux mille cinq cents kilomètres du quarante neuvième parallèle au cap Kennedy. Des montagnes vertigineuses et des plaines immenses, des déserts brûlants et des fleuves somptueux. 

          Une multitude d’habitants variés dans leurs origines, dans leur façon de penser, dans leur culture : Une vraie marmite de géants apte à fondre une nation aussi diverse et dynamique que ses paysages, aussi riche et aussi pleine de promesses.

          L’Amérique enfin, je veux dire les Etats Unis d’Amérique que l’on appelait autrefois la terre classique de la liberté a accueilli tous ceux qui chez eux ont voulu fuir la misère, la famine, la persécution. Alors, vous pensez, la liberté et le droit au bonheur… Bon, c’est vrai, il y a eu le problème des Indiens. Mais c’est du passé, ça. Tout le monde peut avoir commis des erreurs de jeunesse. 

       

  En Amérique, il y a aussi des Américains. C’est plus facile à dire que : aux Etats-Unis, il y a des Etats-uniens. C’est amusant, ça. On pourrait penser que tous les Américains sont aux Etats-Unis. Ou bien que les autres (les Nicaraguayens, les Chiliens, les Boliviens) ne sont pas Américains. Ou bien qu’ils ne comptent pas. Ou bien, qu’ils sont des Américains de deuxième ordre : des sous Américains. 

          Mais, ne soyons pas mesquins. Aux Etats-Unis, il y a des Américains. Ça, c’est sûr. Et bien, ces Américains (des Etats-Unis), vous vous rendez compte… Environ deux cent quatre vingt millions. Dans le nombre, il y a certes des demeurés et des médiocres, une majorité (ça, ce sont les statistiques sociologiques qui nous l’apprennent) comme dans tous les pays mais, comme dans tous les pays, il y a aussi, nécessairement, des gens admirables. Je suis sûr que si j’allais aux Etats-Unis, je rencontrerais des personnes avec qui je pourrais être très ami, des gens avec qui je pourrais partager des idées, des convictions, des convergences culturelles et intellectuelles. 

         

      Bon, je sais, il y a les disparités entre groupes ethniques (Blancs, asiatiques, noirs, latinos, indiens) : La santé pour les riches, l’école pour ceux qui peuvent se la payer, pas de couverture sociale organisée (retraite, maladie). On nous parle aussi de la violence. Deux cent dix millions d’armes à feu répertoriées ; presque une par habitant en comptant les nourrissons et les vieillards. 

 

          En moyenne, seize mille meurtres par an. Quarante quatre par jour. Un toute les une heure cinquante (Ramené à la population de la France, cela ne fait que un toutes les huit heures vingt c'est-à-dire environ un par département et par mois). Vous voyez, ce n’est pas si grave.

          Et puis, sentimentalement, les Etats-Unis sont intervenus dans la deuxième guerre mondiale. Hein, sans eux ? Et puis, pour s’asseoir à la table de Yalta afin de se partager l’Europe, il fallait bien être partie prenante du conflit. Sans cela, comment voulez vous justifier le plan Marshall ?

          Alors, on comprend mieux que ces Américains (des Etats-Unis) soient de fervents zélateurs pour la généralisation de leur système de vie. On comprend mieux pourquoi les Américains (des Etats-Unis) sont prêts  à partir en guerre contre quiconque mettrait en doute leur potentielle hégémonie mondiale. On comprend mieux que les américains (des Etats-Unis) ne comprennent pas pourquoi nous, Européens, ne voulons pas, toujours,  être leurs fidèles serviteurs.

          Le onze septembre deux mille un, les Etats-Unis ont été blessés dans leurs chairs et dans leur psychisme par des attentats cruels. J’ai profondément compati pour les victimes, pour les familles, pour les blessés, pour tous ceux dont la vie a été détruite partiellement ou totalement ce jour la. J’ai été bouleversé d’horreur par le sort de ces quelques trois mille personnes. Autant, individuellement que par le sort des seize mille civils Bagdadi écrasés sous les bombes d’une armée d’invasion. Il est vrai qu’on peut difficilement comparer. Il s’agissait là d’éradiquer la prolifération d’armes de destruction massive. Parfois, pour de nobles intentions dans la lutte du bien contre le mal, le prix à payer est lourd. Et c’est avec chagrin que ceux qui partent en croisade vont massacrer les autres. Ils savent bien que dans cette mission, ils ne retireront aucun bénéfice particulier. C’est leur grandeur d’âme.

          Voila. C’est beau l’Amérique.

          Quelques fois, il m’arrive de discuter de cela avec des correspondants américains sur le NET. En général, ils sont tout à fait d’accord avec moi. Et le plus souvent, ils me rétorquent : « Oui, mais ça, ce n’est pas nous, c’est Bush ».

          Très juste ! Et je me souviens avoir tenu ces propos, autrefois, à l’époque de la guerre d’Algérie. Je disais ce n’est pas l’ensemble des Français, mais seulement le gouvernement en place.

          Il n’en reste pas moins que, même pour moi à cette époque la, c’est une erreur. Le gouvernement en place, monsieur Bush en l’occurrence, il a quand même été élu par une majorité. Cette majorité, bien, sûr, on peut la discuter. 

          Mais il n’en reste pas moins qu’il est l’émanation de la nation Etats-unienne. Que sa majorité soit faible ne retire rien au fait qu’il a été élu. Que dans les Etats-Unis, de très nombreuses personnes s’abstiennent, cela veut dire simplement que ces mêmes très nombreuses personnes se désintéressent de la chose. Ce sont des gens qui, à la Ponce Pilate, « s’en lavent les mains », qui laissent faire, qui se laissent faire. Et sont donc plus ou moins complices. Monsieur Bush est élu par environ un quart des ressortissants des Etats-Unis. Cela veut quand même dire que les trois autres quarts ne sont pas capables de faire face et de proposer autre chose. Lorsque les Etats-Unis envisagent de créer dans d’autre pays un gouvernement démocratique, c’est sur cette base la. Une démocratie qui permet à un quart des citoyens d’imposer son dictat aux trois autres quarts. Il est, d’ailleurs, à noter que son opposant proposait rigoureusement la même politique étrangère.

Alors, quand on dit les Américains (des Etats-Unis), même en sachant que ce n’est pas la totalité, ce sont bien des Américains (des Etats-Unis) dont on parle. Dans leur globalité, dans leur majorité, dans leur émanation générale, nous pouvons avoir à propos de leur vision du monde des réserves sérieuses même si, au passage, nous saluons ceux qui parmi eux, minoritairement, luttent pour donner à leur pays un autre visage.

          Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je ne vais pas me faire que des amis encore, là. Pourtant...

 

 

C'est beau l'Amérique!

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