J’Y CROIS,   ET JE VEUX Y CROIRE !





Il y a une chose qui me laisse pantois, ce sont les gens qui dans un raisonnement disent j’y crois. Ou bien, je crois. A mon avis, c’est justement la négation de toute discussion et de tout raisonnement. C’est le point au delà duquel on ne peut pas aller. C’est le postulat de base, indémontré, indémontrable et du coup indéniable qui est la butée infranchissable et définitive qu’on ne transgresse pas.

Et cette chose m’ennuie.

Bah oui, avec ce type de fonctionnement mental, on peut dire n’importe quoi !

Un exemple.

J’affirme que la lune est carrée. J’y crois ! Et je vous mets bien au défi de me prouver le contraire. Puisque j’y crois. Son aspect ? Déjà, il change tous les jours. Donc ce n’est qu’un aspect. Mais en réalité, elle est carrée. D’abord, les fusées qu’on a posées dessus, hein, si elle était sphérique, elles n’auraient pu se poser que sur le sommet en visant bien sinon, elles auraient glissé sur le bord ! Non, elle est carrée. J’y crois. Bien sûr, il y a des gens qui croient quelle est autrement, mais ceux là, ils se trompent, ils ont de fausses croyances. Pas moi. Et du reste, je fais tout ce que je peux comme prosélytisme  pour ramener les hérétiques dans ma vraie croyance.

La lune est carrée, j’y crois. Na !

Vous voyez ? Et puis, il y a encore mieux. Il y a « et je veux croire » ou bien « et je veux y croire ». Là, c’est presque drôle. Quelqu’un qui dit : je crois… bon, bah il y croit. Vu que cette croyance l’empêche de raisonner, on n’y changera rien. Ce n’est pas vraiment de sa faute, mais pas de la nôtre non plus. Il y croit. On se fera une raison. Mais celui qui ajoute je veux y croire, Cela veut dire qu’il a envie de croire ; donc, déjà qu’il n’en est pas très sûr, de pouvoir assumer cette croyance dont tous comptes faits, il n’est pas vraiment persuadé. On pourrait penser que celui-là, il a une certitude vacillante et qu’il sera plus facile de raisonner avec lui.

Que nenni !

Au contraire, celui là, il croit, mais en disant je veux y croire, il affirme sa volonté farouche de ne pas mettre la chose en doute, de ne même pas en discuter. Il croit qu’il est capable de croire une chose qu’il craint de ne pas croire. Il ne veut pas qu’on croit qu’il serait capable de ne plus croire. Il croit que l’on croit que sa croyance est une chose discutable. En fait, il place entre nous et sa croyance une deuxième porte, un deuxième verrouillage. Pour être plus sûr que l’on aborde pas le sens de sa croyance, il en place une seconde en avant. En fait, cela revient à dire je crois qu’il ne faut pas discuter de ma croyance.

Suis-je clair ? 

Tiens, cela me rappelle quelque chose, ça. Vous savez, quand on veut marquer une limite qu’il est interdit de franchir. Je ne me souviens plus comment ça s’appelle. Vous savez, au bout d’un champ, on mettait, autrefois, dans le sol, un caillou et parfois, pour mieux le reconnaître, on lui choisissait une forme bien particulière ou, on le taillait, ou, dessus,  on maçonnait un morceau de brique. De nos jours, on met plutôt un petit cube de béton ou de métal peint en rouge avec des lettres écrites dessus et le tout est fixé dans le sol par une tige de fer. Cela indique l’endroit au delà duquel on ne peut pas agir. C’est bête, hein, je ne sais plus le nom. Même que quand on fait ce travail avec un géomètre on appelle ça le… C’est le même mot, mais ça se termine par « age ». Et une fois que c’est fait, on dit que le champ est… et c’est encore le même mot mais pris comme participe passé avec à la fin « é ». Quand c’est fait, on sait qu’au delà, c’est l’interdit. Le champ est… Alors, les gens qui font la même chose pour leur pensée, on peut dire qu’au même titre, ils ont placé des repères infranchissables et donc que leur esprit est… Ce participe passé que je n’arrive pas à retrouver.

Alors, je ne vous dis pas quand ils ont mis deux barrières consécutives !

Dans le fond, tout ça, ce n’est pas grave. Enfin, pas grave, pour moi ! parce que pour eux… Bah, oui, s’interdire à soi même une connaissance que l’on pourrait atteindre, ce ne doit pas être confortable tous les jours ! Se dire à soi même : je renonce à pousser mon raisonnement plus loin qu’une certaine limite et se dire qu’à partir de là, il suffit de croire… C’est une auto-mutilation, ça, une auto-aliénation. Le faire consciemment et volontairement, ce doit être douloureux ! Même si on affirme le contraire. Dire : je suis illuminé de joie et de lumière par le fait que je me suis volontairement amputé d’une partie de ma capacité intellectuelle ; vous ne trouvez pas ça paradoxal, vous ? Tout en ne voulant rien affirmer péremptoirement, il me semblerait quand même bien que dire : l’extermination d’une partie de ma famille m’a fait entrer dans la sphère éthérée, cela revient à se cramponner à n’importe quoi pour ne pas s’effondrer dans une crise de désespoir total.

Bon, allez, ne faisons pas de la psychologie de quincaillerie. 

Disons juste que c’est un postulat. Les postulats, ça ne se discute pas. Tenez, celui d’Euclide (vers 325 vers 265)… Hein ! vous voyez… Encore que celui là aussi, il y a des gens qui l’ont remis en cause. Et ils en ont tiré des conclusions très savantes. Le postulat d’Euclide, c’est un mauvais exemple.

Bon, ce n’est pas grave, tout ça.

Bah si, quand même ! Parce que cela revient à substituer des mots à une réalité. Or, voilà, comme disait l’autre, « les faits sont têtus ». Ce n’est pas parce que je dis que la lune est carrée qu’elle le devient. Même si je le crois. A une époque, on croyait et on disait que la terre était un disque dont Jérusalem était le centre. Et on l’a dit et on l’a cru. 

Même que ceux qui ont voulu rendre une autre image ont eu des ennuis sévères. Et, bien que le disant et le croyant, cela n’a pas empêché la terre d’être autrement. Il y a même des gens qui continuent, contre vents et marées, de croire que la circulation du sang, telle que décrite par Ambroise Paré (vers 1510 1590), est une hérésie ( ils n’y croient pas).

En fait, il y a deux modes de pensée. Il se trouve que nous avons la plaisante inconséquence de naviguer entre les deux. Nous avons d’abord ontogéniquement et philogéniquement l’illusion que la volonté entraîne la réalité. Vous savez le petit enfant qui pleure avec désespoir : « je voulais pas que le petit cheval il est cassé ! ». Il ne veut pas et est malheureux parce que le petit cheval est cassé quand même. Ou bien, autre façon d’exprimer la même chose : « Je veux que le petit cheval, il est pas cassé ». L’enfant attend de son désir  et de sa volonté qu’ils gèrent le monde environnant. On peut même penser que si nous recollons le petit cheval, sa volonté étant exaucée,  cela le renforcera dans sa vision du monde. Il a voulu, il a obtenu. Bien sûr, il faut le recoller le petit cheval mais il n’est pas inutile de lui signaler que cela risque de ne pas être solide et qu’il doit, désormais faire plus attention. Au même titre le chaman qui exécute la danse de la pluie entend gérer les fluctuations des anticyclones par sa volonté. Evidemment, nous avons : « que la lumière soit, et la lumière fut ». La parole, ou mieux, l’idée, régit les choses. C’est parce que j’ai dit une chose qu’elle devient vraie. La publicité, la propagande politique et les prosélytismes  religieux ne s’appuient pas sur d’autre leviers pour convaincre. « Machin lave plus blanc ». « On ne pourra plus payer les retraites ». « Je suis ton Dieu ». A partir du moment où c’est affirmé, cela devient vrai. Quand la parole, en plus, est renforcée par un procédé technique rassurant parce qu’apparemment officiel… « Ils ont dit dans le journal »… « C’est écrit »… « Ils ont dit dans le poste ». On en arrive à « je crois » surtout quand c’est agrémenté de « et je veux croire », il est entendu que l’on a décidé que la nature doit se plier à notre volonté. Nous utilisons ce mode de raisonnement bien plus souvent que nous ne le croyons. Bien sûr, le verbe croire existe et n’a pas toujours ce sens. Souvent, même, il veut dire le contraire. Quand mon voisin me demande si j’ai vu son fils et que je lui réponds que je crois qu’il est au bord du ruisseau, cela ne veut pas dire que je l’affirme comme une croyance. Au contraire, précisément, cela sous entend que je n’en suis pas sûr du tout et que je ne jouerais pas ma tête sur cette affirmation. A l’opposé, quand on dit « je crois que le bien triomphera du mal », là, ce n’est plus une supposition mais une affirmation totale. Eh, entre nous, si je dis : je crois bien que je suis bête. Vous ne comprenez tout de même pas que j’en fais un dogme ! Non, là, je ne suis pas du tout persuadé. Tenez, un exemple que je trouve flagrant. Les commentateurs sportifs à la télévision. « Maintenant, il va produire son effort ». « Ils vont accélérer leur jeu ». « Maintenant, ils sont entrés dans le match ». Il faut traduire par : Maintenant, j’aimerais que… Le commentateur essaie de faire jouer sa volonté et son désir sur le cours des choses. 

L’autre mode de pensée, au contraire s’appuie uniquement sur la matière, sur les faits et sûr ce qui est tangible et observable. Lorsqu’on vous annonce les prévisions météorologiques et qu’on vous dit que demain il pleuvra, même si c’est Dimanche, cela ne fait pas forcément plaisir à celui qui vous le dit et lui aussi, en le disant, il pense qu’il avait prévu des grillades dans le jardin avec des amis et que cela l’ennuie bien. Mais il n’y peut rien, c’est comme ça. Il faut se fier à ce qui est observable. Si je lâche un objet, il tombe. Et à chaque fois que je recommence, le même résultat se produit. Je peux donc en tirer une conclusion. Attention, toutefois, de ne pas tirer de conclusions hâtives et empreintes de l’autre mode de pensée. Exemple : J’attrape une sauterelle. Je lui dis saute. Elle saute. Je recommence plusieurs fois. Ça marche à tous les coups, elle m’obéit. Je la reprends, je lui arrache les cuisses. Je lui dis saute. Elle ne saute plus. Conclusion : Une sauterelle à laquelle j’arrache les cuisses devient sourde.

Ces deux modes de raisonnement portent un nom. On les appelle l’idéalisme ou le matérialisme. Aïe ! Je l’ai dit ! Parce que souvent, on croit bien comprendre le sens de ces deux mots. Je n’en suis pas persuadé. Je vais donc un peu vous les expliquer.

Commençons par le matérialisme (parce que c’est le plus facile). En fait, on a choisi deux mots qui s’opposent par eux même : la matière et l’esprit. Du coup, par une vieille manie (idéaliste elle même) on attribue une sorte de noblesse supérieure à l’esprit. Inversement, on prête à la matière une vulgarité et une grossièreté qu’elle ne mérite pas obligatoirement. Pendant plusieurs millénaires, la morale établie veut que l’esprit triomphe de la matière (la matière, en l’occurrence représentant le corps humain et toutes ses exigences et ses turpitudes). La hauteur de l’esprit devant régner sur la bassesse du corps et des sens. On remarquera, au passage, que c’est là une vision strictement idéaliste. Ma volonté quand je pratique la danse de la pluie doit triompher des lois de la météorologie. 

Quand on parle de matière, pour cette circonstance, il ne s’agit pas de cela. La matière, c’est tout ce qui nous entoure et dont nous faisons partie. La matière, c’est ce qui est régi par la physique et les mathématiques. En fait, la matière, c’est la totalité de l’univers. Rien que ça. Si je me dis, constatant qu’il pleut, que si je ne me chausse pas en conséquence je vais avoir les pieds mouillés et peut être m’enrhumer, je suis matérialiste. Bon, là, je vous l’accorde, j’ai une préoccupation de misérable contentement personnel et ma pensée est basse. Si, si, je le reconnais ! Mais quand Lavoisier (Antoine 1743 1794) dit que « rien ne se crée, rien ne se perd et tout se transforme », même si on sait maintenant qu’il avait oublié de parler de l’énergie et qu’il ne connaissait pas la thermodynamique, a une démarche strictement matérialiste. Je ne vois pas ce qu’il y a de vulgaire ou de grossier dans le raisonnement de Lavoisier. Toute la science ne peut être que matérialiste. Quand à la technologie… Et, vous le voyez vous, l’ingénieur qui sachant qu’il faut « mettre du huit » préfère « mettre du six » en se disant j’y crois et je veux y croire… Moi, j’ai des doutes. Bref, le matérialisme en pensée, ce n’est pas une façon de justifier le fait de se vautrer dans la boue et la fange. C’est vouloir ne prendre en compte que des événement observables et vérifiables. C’est le médecin qui contrôle certains symptômes et après les avoir confrontés en émet un diagnostic. Il fait des efforts importants pour ne pas se laisser emporter par des impressions passionnelles et magiques. Il vérifie ses intuitions liées à son savoir et son savoir faire avec des paramètres objectifs. Je le redis, je ne vois pas ce que cela pourrait avoir de vulgaire ou de grossier. Il ne faut pas confondre « matérialisme » avec « bassement matériel ». Pour le matérialiste, la chose existe. L’esprit la constate et s’en empare. Il lui attribue un concept et de ce concept il se bâtira des idées.

A l’opposé, l’idéalisme est un procédé qui consiste à faire prévaloir les idées sur les choses. Nous sommes très souvent enclins à raisonner de façon idéaliste. Lorsque l’on nous demande : Mais comment est-ce qui tu as trouvé ça ; et que nous répondons je suis parti de l’idée que… Nous sommes strictement idéalistes. Même si c’est un abus de langage et que réellement, nous sommes partis d’une constatation objective. Donc, malgré nous, nous avons tendance à nous exprimer avec un mode idéaliste. Il faut bien reconnaître que dans l’histoire de notre individu et dans l’histoire de notre espèce, nos deux enfances ont été un moment important de notre devenir et il nous en reste nécessairement quelque chose. On constatera, au passage que nombre de théories concernant la gestion de la société ou l’éducation sont empreintes de cet idéalisme : Les patrons sont méchants, l’homme est naturellement bon, l’enfant à soif de savoir, l’enfant est motivé, travailler plus pour gagner plus. Pas sûr du tout, tout ça.

L’ennui, avec le mot « idéalisme », c’est qu’on le rapproche du mot « idéal ». Curieusement, c’est à juste titre puisque les deux mots ont la même origine. Le départ, c’est l’idée. Eh, vous vous faites une idée de ce que c’est qu’une idée ? Bon, une idée, c’est la représentation d’une chose dans l’esprit (ça, ce n’est pas moi qui le dit, c’est Quillet (Aristide Ambroise 1880 1955). Plus loin, cependant, il ajoute : essence purement intelligible et éternelle dont les choses ne sont que le reflet, dans la philosophie platonicienne. Bon, vous voyez, ça commence déjà depuis là. Alors, idéal : 1) qui n’existe qu’en imagination ; 2) qui atteint la perfection. Nous avons donc deux notions : la perfection et l’imaginaire. En soi, les deux choses ne sont pas antinomiques et nous en satisferons. Il est à noter, quand même au passage que les notions de perfection et d’imaginaire nous conduiront dans le domaine artistique à un sens particulier. 

De là, nous passons à « idéalisme ». Là, nous avons trois sens. Je change l’ordres dans lequel mon dictionnaire (Quillet) me les donne. 1°) Recherche de l’idéal ; 2°) Conception de l’art comme traduction d’un idéal et non comme imitation du réel. C’est ce que je disais précédemment. L’art se voulant idéaliste recherche une perfection formelle traduisant un imaginaire. Enfin, et surtout 3°) Système philosophique qui n’accorde l’existence qu’à la pensée. Il n’est dit nulle part que l’idéalisme philosophique est lié à un quelconque idéal. Simplement, Pour l’idéalisme philosophique, l’idée prévaut sur la chose. Même, Pour Platon (427 348 av JC), l’idée existant de toute éternité, cela voudrait dire que l’idée d’accélérateur de particule existait déjà au temps de Platon. Même si je comprends ce qu’il veut dire, j’ai du mal à y adhérer parce qu’en caricaturant à peine, cela reviendrait à dire que l’arbre existe parce que l’idée d’arbre l’a créé. Du coup, l’idéalisme philosophique n’a plus rien à voir avec la notion d’idéal. L’idéal étant le souhait, l’imaginaire, le rêve et la perfection, il est parfaitement possible de concevoir un idéal matérialiste. J’en arrive même à me demander si une philosophie idéaliste peut concevoir des idéaux. En effet, si les idées existent de toute éternité, comment concevoir un imaginaire et un perfectionnisme extérieur à de cette éternité ?

Une dernière remarque, souvent, les grands révolutionnaires sont traités dans un sens péjoratif d’idéalistes par leur détracteurs : Emiliano Zapata (1879 1919), Ernesto (Che) Guevara (1928 1967). Dire que ce sont des idéalistes, je trouve cela un peu abusif. Qu’ils aient eu des idéaux, je n’en doute pas mais qu’ils soient des idéalistes, c’est un abus de langage et une faute lexicale. Dans le fond, traiter son adversaire d’idéaliste, n’est-ce pas une façon de se masquer, à soi même, que le plus idéaliste des deux… On peut donc constater que pour dénigrer un adversaire, on peut le traiter indifféremment de « matérialiste » ou d’ « idéaliste ». Dans ces cas, On entend par matérialiste : bas et matériel et par idéaliste : illuminé inconséquent. Dans les deux cas, c’est stupide.

Je résume.

L’idéalisme consiste à faire prévaloir les idées sur les choses

Le matérialisme consiste à faire prévaloir les choses sur les idées.

Ça y est ? Vous avez compris ?

Maintenant, si je reviens à mon titre. Dire : « J’y crois et je veux y croire » c’est anti-matérialiste donc idéaliste.

Pour ma part, je cherche, et de toutes mes forces, à toujours garder un raisonnement matérialiste. C’est à la fois facile et difficile. Difficile parce qu’il faut en permanence se méfier de ne pas se fracasser contre les écueils du sophisme et en même temps facile parce que le plus souvent, le plus simple bon gros bon sens est le meilleur guide. Cela peut conduire à dire des choses crûment réalistes mais que voulez-vous que j’y fasse ? Même si autrefois on faisait exécuter les messagers porteurs de mauvaises nouvelles, c’est comme ça.

 

 

J’ai comme idéal,

de persuader les gens,

de fuir, le plus possible,

tout raisonnement idéaliste.

 

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