LES BANQUES

(Première partie : observations)



Les banques… Le système bancaire… Quoi de plus anodin ? Quoi de plus naturel dans le monde qui nous entoure ? Quand on a, pour une opération quelconque un besoin urgent d’argent, que l’on ne peut pas attendre, on en emprunte un peu. Si l’on n’a pas un beau frère ou un voisin qui peut nous faire l’avance, nous empruntons à un banquier de qui c’est le métier. On achète l’automobile tout de suite parce que l’autre vient, lâchement, de nous abandonner et on remboursera au fur et à mesure des disponibilités. Que la banque se fasse payer le service rendu est une chose normale et qu’elle se fasse rémunérer en fonction de la somme prêtée et de la durée du prêt est une façon pertinente de calculer la valeur du service rendu. Une banque est une officine parfaitement utile, c’est une affaire entendue.

Cependant, il est de bon ton de dire, de répéter, de réaffirmer et de laisser croire à qui veut l’entendre que la banque a pour mission de subventionner l’industrie et l’économie dans son ensemble et d’en être le moteur. Là, je dis non. Ceci est faux. Si ce n’était que faux, ce ne serait pas très grave, mais c’est faux volontairement. C’est un mensonge. C’est un mensonge éhonté et délibéré qui tient de l’escroquerie intellectuelle. La description de la situation est prise à l’envers. Ce n’est pas parce que je mange que j’ai faim, c’est parce que j’ai faim que je mange. Les banques n’ont aucune volonté philanthropique. Une banque, utilise le fait que nous avons besoin d’argent pour nous en prêter et de se fait, se faire payer son service. Un banquier, c’est un commerçant comme un autre. Un primeur, ça ne vend pas des légumes pour vous nourrir, ça vend des légumes pour gagner des sous. Un primeur, c’est très intelligent. Comme ça sait que vous avez besoin de légumes, ça vous en vend. Et ça en vit. Un banquier, c’est la même chose. Le banquier sait que vous avez besoin d’argent, alors, il vous en vend et c’est comme ça qu’il s’enrichit.

Souvent, pour augmenter son chiffre d’affaire, le commerçant vous explique que vous avez besoin de ses produits. Vous savez, sur le marché : « Elle est belle, elle est belle ma salade ! ». Alors, vous n’y aviez pas pensé, mais vous vous laissez tenter. Vous n’êtes pas raisonnables, non plus !

Tout commerçant, pour accroitre ses gains fait tout ce qu’il peut pour créer, artificiellement, en vous, des besoins que vous n’aviez pas. La mode consiste à vous persuader que votre pantalon pas encore usé doit être jeté pour en acheter un autre. Comme le commerçant sait que l’argent dont vous disposez n’est pas infini, ni extensible, il essaie de vous dévier d’autres achats en faveur de ses produits. Si vous achetez un grille pain, vous n’achetez pas de chaussures. Le commerçant, plus ou moins conscient de la chose, tente, par tous les moyens, d’attirer vers lui votre capacité d’acheter au détriment de ses confrères. Tous les moyens, c’est ce qu’on appelle la publicité. Comme le commerçant a besoin de publicité, il se crée des marchands de publicité. Le commerçant achète de la publicité ce qui augmente son prix de revient et donc son prix de vente. En définitive, vous payez non seulement le produit mais aussi sa publicité.

Une banque est un commerce comme un autre. Une banque, pour s’enrichir, vend de l’argent disponible. Nous recevons régulièrement des publicités pour des banques : « Financez vos envie » ; « Réalisez vos projets » ; « dix mille euros sur votre compte en quarante huit heures » ; etc. Puisque le commerce de la banque consiste à vendre de l’argent, plus elle en vend et plus elle s’enrichit.

C’est argent que la banque prête, d’où le tient-elle ? bien sûr, elle dispose de ses fonds propres, de l’accumulation des intérêts qu’elle a touchés grâce à ses opérations précédentes. Mais, il y a aussi les immenses sommes constituées par ce que les gens déposent sur leur compte. Quand tu déposes ta paie sur ton compte, il ne faut pas croire que des pièces et des billets sont rangés soigneusement dans une petite boite portant ton nom. Non, c’est simplement additionné à tout ce que les autres ont versé et à ce que la banque possédait déjà. Avec ces sommes réunies, la banque peut prêter et dégager des bénéfices (ce qui sous entend des dividendes pour ses actionnaires).

J’ai connu un temps où les salariés étaient payés, par semaine ou par quinzaine, en espèce. Les gens allaient à la comptabilité « toucher leur enveloppe ». On leur donnait effectivement une enveloppe contenant le décompte de ce qu’ils avaient gagné avec la somme en pièces et en billets. Puis est arrivé le moment où certains, en commençant par les cadres puis les employés des bureaux ayant ouvert un compte courant se sont vu remettre un chèque qu’ils allaient déposer à leur banque. Cela faisait bien d’avoir un compte en banque, cela faisait cossu, cela faisait huppé, cela faisait nanti. Mais rapidement, les gens se sont rendu compte que c’était bien pratique. L’argent était en lieu sûr et au lieu d’avoir chez soi ou dans sa poche une liasse de billets, on avait un carnet de chèques. Peu à peu, tout le monde s’y est mis. Puis, c’est devenu quasi obligatoire. De nos jours, pour être embauché, il faut avoir un compte courant. Plus personne ne paie un salarié en espèce et même, lorsqu’un artisan se fait payer en numéraire, on a les plus grands doutes sur son honnêteté vis-à-vis du fisc. Il est vrai que pour ce même fisc, le fait que tout échange monétaire se fasse par un échange bancaire, donc inscrit quelque part dans une comptabilité, est une garantie que rien ne lui échappe.

Mais, dites donc, j’y pense tout à coup, si tous les salaires et tous les revenus non salariés sont versés sur les banques, cela représente des sommes impressionnantes ! En France, il y a environ vingt cinq millions d’emplois salariés et non salariés ; avec un minimum de mille euros par mois, cela fait vingt cinq milliards d’euros  qui s’épuisent et se renouvellent chaque mois ! En admettant qu’on puisse en prêter la moitié à deux pour cent par an (ce qui est sous évalué) cela fait quand même deux cent cinquante millions d’euros… par mois ! Bah, ça en fait des sous, tout ça ! Et ce n’est que sur les revenus des citoyens ! Etonnez-vous après cela qu’en France, parmi les quarante entreprises les plus riches, il y ait trois banques.

Il y a une autre chose qui m’amuse. Quand Mimile empreinte, bon, c’est que sur son compte, il n’y a plus assez. Mais dans ce cas, ce qu’on lui prête, c’est en pompant sur le compte d’Ayette, de Titine et de Farid. Si c’est Ayette qui a besoin d’argent, on tire sur les trois autres, etc. Alors, individuellement, ce n’est pas vrai, mais globalement, lorsque nous avons besoin d’argent, la banque nous prête notre argent. Si, si ! Vous avez bien compris, notre argent à nous. La banque nous prête notre argent en nous faisant payer des intérêts. Je vous ferai remarquer, au passage, que quand nous déposons notre argent à la banque, c'est-à-dire lorsque nous le lui prêtons, argent avec lequel elle pourra, elle, consentir des prêts qui lui seront rémunérés, bref, lorsque nous prêtons notre argent à la banque, c’est sans intérêt. Il est entendu, de plus que si nous avons un découvert nous payons un agio. Ajoutez à cela les frais de tenue de compte… Donc en clair, si tu prêtes de l’argent à la banque, il n’y a pas d’intérêt. Si tu l’empruntes, il y en a un. Surprenant ! Non ?

Une dernière petite plaisanterie sur les banques. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce film de Michel Audiard « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... Elle cause. » dans lequel on en arrive à cette situation drolatique où B Blier rackette M Darc laquelle M Darc Rackette Sim qui, évidemment Rackette B Blier. Le même paquet de billet fait le tour plusieurs fois à une vitesse qui va en accélérant. La situation de crise ne peut être interrompue que par la mort inopinée de deux sur trois des protagonistes. Avec les banques on a un peu la même situation, à ce détail près que là, ce n’est pas drôle. Il est normal et courant que les banques réalisent des opérations entre elles. Une banque A prête à une banque B mais pour ce faire emprunte à une banque C laquelle emprunte à B. Comme il n’y a aucun échange d’espèce et que les opérations ne sont que des jeux d’écriture, la chose est fort simple. Chacune des trois banques escompte un intérêt. Donc, résumons A emprunte à C qui emprunte à B qui emprunte à A. Rien n’empêche de faire un deuxième tour puisque à chaque fois on en tire un intérêt. Simplement, à chaque tour, les capitaux sont majorés des intérêts que l’on devra verser. Virtuellement, chaque banque s’enrichit mais la richesse réelle n’existe pas. Il n’y a pas de billets dans 

l’aventure, rien que des opérations comptables. Tout va bien ainsi jusqu’au moment où un grain de sable bloque la machine. A ce moment là, on constate que chacune des trois banques est endettée de façon pharaonique. Les trois se trouvent en cessation de paiement ; c’est la banqueroute. Nous sommes alors en situation de crise financière. On pourrait, comme dans le film assassiner deux sur trois des protagonistes et l’affaire serait jouée, mais là, on ne le fait pas. Les gouvernements, qui rappelons-le sont à la solde du grand capital doivent résoudre le problème et pour ce faire, expliquent au bon peuple qu’il y a un manque de confiance dans le système bancaire ; qu’il faut réinjecter de l’argent pour rétablir cette confiance. En clair, qu’il faut que le contribuable paie les exactions des grandes banques spéculatives.

Avez-vous tout compris, jusque là ? Ai-je été assez clair ? Vous voyez, hein, ce n’est pas si compliqué que ça !

Donc, dans la seconde partie, nous allons parler un peu des conséquences et particulièrement du surendettement. Et puis bien sûr, comme je m’en fais un devoir et une mission, comment il me semble que l’on pourrait remédier à la chose.

 

 

LES BANQUES

(Deuxième partie :

Conséquences et remèdes)


 

Nous avons vu que le rôle du banquier est de dégager des dividendes en vendant de l’argent immédiatement disponible. Son bénéfice tient au fait qu’il facture une somme supérieure à ce qu’il a prêté. Cependant, redisons-le, il n’y a pas de mal à ça. Il a fourni une marchandise et un service, il est normal qu’il en soit rémunéré.


Cependant, le banquier comme tout commerçant a intérêt à vendre le plus possible de sa marchandise. Le banquier cherche des clients. Plus les sommes empruntées sont conséquentes et plus l’opération est fructueuse. Beaucoup de petits prêts, c’est intéressant, mais moins qu’un seul gros parce que pour le même résultat, cela demande plus de travail. Il faut donc rechercher, de préférence un énorme débiteur. Un gouvernement, par exemple, voila un client intéressant !

Mais, pour bien comprendre la chose, revenons un peu en arrière. Les gens, en cas de besoin, peuvent emprunter. Alors, on emprunte. On emprunte pour ceci, on emprunte pour cela, on calcule à peu près pour pouvoir faire face aux échéances et tout va bien. Seulement voila. Il y a les imprévus. Il y a une fuite importante dans la salle de bain, le réfrigérateur rend l’âme, la petite tombe malade et les impôts augmentent de façon sensible. On ne peut plus faire face. 

C’est le surendettement. Bon, je vous fais grâce de l’image des huissiers et de la déchéance sociale, mais le résultat est là. Lorsqu’il s’agit du gouvernement d’un état, c’est la même chose. On emprunte pour ceci, on emprunte pour cela et le surendettement finit aussi par arriver. Donc, c’est la même chose. Enfin, oui, disons que c’est la même chose à ce détail près… que c’est le contraire. Si, si ! C’est le contraire.

Vous avez l’air dubitatif. Bon. Il me va falloir éclairer votre lanterne.

Quand un quidam emprunte de l’argent, c’est parce qu’il n’a pas le choix. Il sait qu’il va devoir rembourser et que cela va lui coûter cher. Il sait que ses revenus ne sont pas extensibles. Il sait que ce qu’il va verser comme intérêts au banquier sera autant en moins, pour lui, pour acheter autre chose : des chemises, des ampoules électriques ou des joujoux pour ses enfants. Quand on achète une maison avec un crédit à long terme, on achète, certes, une maison, mais on en offre une autre au banquier (parfois deux voire plus). Tout cet argent qui a servi à payer les intérêts c’est de l’argent que l’on ne possèdera plus jamais, que l’on a dilapidé pour une chose que l’on ne possèdera, également, jamais. Il est à noter que les gens qui ont le plus besoin d’emprunter, ce sont les plus pauvres. Les milliardaires n’ont jamais besoin d’emprunter. Avec ce que possède un individu moyen, celui-ci n’a pas la capacité d’acquérir ce qui lui serait bénéfique ou nécessaire. Il lui faut, pour ce faire, acheter, de surcroit, la possibilité de faire face à ses besoins. Il doit acheter la possibilité d’acheter. Au nom de la plus stricte justice sociale, si tu es pauvre, tu paies plus que si tu étais riche. Il s’en suit que le citoyen moyen sait qu’il n’a pas intérêt, ses ressources étant, par essence, limitées, à trop emprunter et, chaque fois qu’il peut y échapper, il agit en conséquence.

Pour le gouvernement d’un état, la situation est toute différente. Je rappelle à ceux qui l’auraient oublié qu’à l’heure actuelle, tous les gouvernements de tous les états sur la planète sont de type capitaliste. Un gouvernement capitaliste, c’est un gouvernement qui, au nom de l’aide à l’économie, soutient le fonctionnement capitaliste. Aider le système capitaliste, cela consiste à permettre à ce système de fructifier au mieux. Et comment aider mieux une entreprise qu’en se faisant son client assidu ? Quand Monsieur Martin achète un pot de confiture ou un emprunt, c’est avec son argent qu’il paie. Alors, forcément, il fait attention. Tandis que quand c’est Monsieur le Ministre qui achète, c’est avec l’argent des contribuables qu’il règle la créance. Donc, on se doute qu’il est un peu moins attentif au montant de la facture. Plus celui qui signe le chèque est éloigné de celui qui paie vraiment et moins il est regardant à ce qu’on lui demande. Le souci du gouvernement capitaliste étant de soutenir les grandes entreprises achète leur produits, des avions, des constructions diverses, mais aussi, pour payer ces choses, il achète des prêts. Quand Monsieur Martin achète un prêt, il sait que ses ressources ne sont pas sans limites. Quand un gouvernement achète un prêt, il est persuadé qu’il pourra toujours augmenter les impôts ou diminuer les services publics dont la population a besoin.

Le plus amusant, c’est quand le ministre, lui-même, a une proche parenté avec le monde de la banque. Là, on en arrive presque à une situation de vaudeville. Moi, banquier, je propose à moi, ministre un prêt. Aussitôt, moi ministre, j’accepte. Alors moi, banquier, je sors de ma poche droite de banquier un gros chèque que je place dans ma poche gauche de ministre. Il ne me reste plus à moi, ministre, qu’à ressortir la même somme agrémentée des intérêts de ma poche gauche de ministre pour replacer le tout dans ma poche droite de banquier. La différence sera ponctionnée sur les besoins cruciaux de la population.

Avec ce petit jeu, certains états en arrivent au bord de la faillite. Ils ont tellement emprunté que même en étranglant complètement leur population, il faudra de nombreuses années pour payer toutes leurs dépenses inconsidérées.

Parfois, la population en question en arrive à se révolter, à sombrer dans la pratique répréhensible des émeutes. Ça, c’est très néfaste pour les banquiers, c’est très mal. Pensez donc ! Les banques peuvent craindre qui si un peuple se révolte, il en arrive à refuser de rembourser les dettes contractées par son ex-gouvernement. Ce qui n’est pas admissible.

Il va de soi qu’une banque ne prête pas à tord et à travers. Avant tout prêt, elle se renseigne sur la solvabilité de l’emprunteur. Elle prend des garanties sous forme d’hypothèques. Quand l’emprunteur, est un état, la garantie hypothécaire est l’engagement par le gouvernement d’avoir une politique fiscale suffisamment ferme pour faire face à ses créances. Si le gouvernement rencontre des difficultés de paiement, la banque exige une politique d’austérité accrue. Du coup, ce n’est plus le gouvernement qui commande, c’est le banquier. Le peuple élit un gouvernement et est dirigé par un banquier.

Que faudrait-il faire ? Quels devraient être les principes directeurs d’un gouvernement issu d’un parti de la population ? Il me semble qu’il y a plusieurs grandes lignes différentes à observer.

Certains envisagent de nationaliser les grandes banques. Je ne suis pas persuadé que cela soit la bonne solution. Nationaliser sans rien modifier à leur fonctionnement, cela ne changerait rien. D’autre part, je vous rappelle que je suis un fervent partisan de la liberté d’entreprise. Créer une banque d’état ? Une banque appartenant à la nation, gérée par le gouvernement issu lui-même du parti de la population ? Pourquoi pas. Mais il faudrait être encore assez circonspect. Il faudrait rester vigilant contre l’installation progressive des résultats du principe de Peter. Toutefois, je pense quand même qu’il faudrait retenir cette idée. Imaginer des banques coopératives ? Cela ne me semble pas très simple mais c’est encore envisageable. J’ai entendu parler, il y a quelques jours à la télévision de patrons de petites et moyennes entreprises du nord est de la France qui en parlaient sans rire. Cela doit donc être possible. Si c’était possible, cela prendrait, au moins au départ une forme de tontine. Je ne vais pas vous faire un cours sur les systèmes de tontine (qu’elles soient rotatives ou accumulatives) mais il est remarquable que nombre de pays en ont interdit l’usage en alléguant des motifs très nobles et très moraux mais surtout parce que cela risquait de porter préjudice aux grandes banques qu’il faut soutenir, rappelons-le. Les tontines sont fréquentes en Afrique et en Amérique du sud et à ma connaissance, les gens s’entr’égorgent peu à cause de la tontine.

Une nouvelle fois, je réitère que je ne trouve pas pertinent de nationaliser les banques ni de les supprimer. Je prétends, au contraire qu’il faut juste leur retirer leur monopole et les contrebalancer par autre chose. Les banques privées et capitalistes doivent être en compétition avec d’autres systèmes de prêts. Nous avons vu qu’il y a deux moyens à envisager : Des banques associatives et une banque d’état.

Une tontine rotative n’est dans le fond qu’une forme d’épargne. Une tontine accumulative peut être intéressante dans la mesure où elle ne prête qu’à ses membres. Mais au bout d’un moment, l’idée de prêter en dehors de ses adhérents peut être tentante et conduire, assez rapidement, à la création d’une banque, de type capitaliste, versant des dividendes à ses créateurs devenus actionnaires. En revanche, il me semble qu’une tontine ne prêtant qu’à ses cotisants et en pratiquant un intérêt modéré pourrait si on cumule les intérêts et les cotisations atteindre une assiette financière suffisante. Le tout se résolvant par un règlement intérieur précis et des garanties sérieuses, les cotisations pourraient même peu à peu diminuer. Ces organisations devraient être réfléchies mais il ne me semble pas que le problème soit insurmontable.

A l’autre extrémité, au lieu d’imaginer une association d’individus, on peut envisager une association de toute la population qui, au nom de l’entraide créerait une sorte de tontine nationale gérée par le gouvernement de l’état. Bah et la banque de France, alors ? Je rappelle que la Banque de France n’est pas une banque au sens où nous l’entendons. Vous ne pouvez, ni y déposer de l’argent ni y effectuer un emprunt. De plus, c'est une entreprise privée. Je reviens à une banque d’état qu’on pourrait appeler banque nationale. Etant une sorte de tontine de toute la population, elle pourrait prêter à tous ses adhérents, c'est-à-dire tous les habitants et tous les citoyens. Etant une banque qui n’a pas pour mission d’enrichir ses actionnaires, elle pourrait pratiquer des taux d’intérêts minimisés ce qui lui donnerait, sur le plan de la compétitivité un avantage certain. En fait, ce serait une banque qui, au lieu de s’enrichir sur le dos de la population, serait la propriété de la population et donc, à son service.

Oui, je sais, je n’ai pas étudié tous les cas de figure de l’organisation mais, hé ! Je ne vais pas non plus tout faire tout seul ! Je compte aussi un peu sur vous pour y réfléchir. N’attendez pas que tout soit prémâché !

Nous avons parlé de banques crées entre individus et à l’opposé, de banque d’état. Mais entre les deux, et pour être plus proche de la population, on pourrait aussi imaginer une banque municipale crée par l’ensemble des électeurs de la commune (Ce qui, au passage, pourrait aussi être une incitation à s’inscrire sur les listes électorales).

Et puis, soyons fous, pourquoi pas aussi des banques départementales ou régionales.

Vous voyez que les moyens d’échapper aux banques privées qui ont pour mission d’enrichir leurs actionnaires ne manquent pas. Alors, pourquoi rester pieds et poings liés à leur entière discrétion ? Ne serait-ce pas parce que l’on nous a dit qu’il ne pouvait pas en être autrement ? Et ce « on » qui nous aurait instillé cette fausse vérité, ne serait-ce pas aussi l’ensemble des représentants de ces même banques qui, en sous main, dirigent l’état ? Les gens un peu naïfs croient que le gouvernement est une émanation de la population. Mais c’est faux ! Quand un gouvernement bafoue son mandataire, il est normal qu’il soit réprimandé par celui-ci. Or, qui met des mauvaises notes à des gouvernements, les populations ou les banques ?

Si les gouvernements sont émancipés de leur tutelle des banques, il y a aussi un autre aspect de la même chose à mettre en place. Un gouvernement qui se donne pour mission d’être au service de la population doit prendre comme règle de conduite, premièrement, pour avoir une gestion saine de son budget, de ne plus jamais contracter d’emprunts ou d’achats à crédit (ce qui revient au même) et, deuxièmement d’apurer ses découverts. On paie ses dettes et on n’en contracte plus d’autres. Ma grand-mère disait : qui paie ses dettes s’enrichit. On nous serine en permanence qu’il faut faire des économies. S’il n’y avait plus en permanence à payer des intérêts d’emprunts, vous vous rendez compte des économies fabuleuses que cela représenterait ? Avec l’argent des contribuables, n’avez-vous pas l’impression qu’il serait préférable de payer des écoles ou des hôpitaux plutôt que des intérêts pour des banquiers ?

Et puis, tenez, une dernière petite plaisanterie pour éclairer votre journée d’un sourire d’optimisme. Vous avez élu un gouvernement qui veut promouvoir le bien être de la population. Il a payé toutes ses dettes. Il ne doit plus rien à personne. Cela veut dire que vous ne devez plus rien à personne. Dans le même temps, vous (c'est-à-dire votre gouvernement) avez fondé une banque nationale, (mais aussi des banques régionales, départementales et municipales) toutes banques dont l’ensemble de la population est codétentrice. Ces banques, par essence, n’ont pas d’actionnaires à enrichir. Elles peuvent donc pratiquer des taux d’intérêts largement inférieurs. En conséquence, qui les éventuels emprunteurs vont-ils solliciter en priorité ? Les particuliers, bien sûr, mais aussi tous les entrepreneurs. Ce serait tout, de même, drôle si les pouvoirs publics, au lieu d’être débiteurs devenaient créanciers, si, au lieu de prendre des sous dans leurs poches (c'est-à-dire les vôtres) pour payer des actionnaires, en faisaient rentrer (toujours dans les vôtre) pour créer des services publics toujours plus compétents et efficaces.

Mais non, vous avez raison ; je divague. Il ne faut rien changer. Il vaut mieux garder la situation actuelle. C’est tellement mieux.

Commentaires: 3
  • #3

    Thilloy (dimanche, 10 novembre 2019 15:51)

    DES PENSEES ET DES ANALYSES TRES INTERESSANTES ! c'est sure la diffusion des idées de banques populaires coopératives ,des régions ,des départements et des communes financées et gouvernées sous le contrôle des citoyens dans un conseil des finances et des contrôles ,dans lequel, des citoyens professionnels des finances pour établir les contrats ,mais sous le contrôle des citoyens élus et des citoyens pris au hasard qui siégeraient et changeraient au bout d' un temps à définir .Ce sont des idées à développer avec l'aide de tous pour trouver les bonnes solutions pour servir les citoyens .

  • #2

    Sierra Mike (dimanche, 12 novembre 2017 18:36)

    Je suis d'accord avec Sylvain. A mon avis une banque privé n'est pas une commerce comme un autre. Ils demande de l'argent pour quelque chose qui n'est pas a eux ou qui n'existe pas vraiment. Ils sont plus malin qu'un simple commerce. Je voudrais également ajouter que les banques en investisseurs n'ont pas peur de prêter beaucoup d'argent à l'état parce que en cas de problème, l'épargne des français servira a payer la dette de l'état.

  • #1

    Sylvain PASTEAU (lundi, 14 décembre 2015 10:10)

    Très bon article clair et compréhensible par tous, avec des idées en plus, mais bien en dessous de la réalité actuelle du fonctionnement des banques. Trop gentil quoi.

    Petit rectificatif (qui a son importance) les banques ne prêtent pas l'argent de nos comptes et de nos dépôts, elles l'utilise comme caution. Les banques prêtent donc beaucoup, beaucoup plus que ce que nous déposons. Comment ? Et bien en fabricant l'argent, et oui elles créent l'argent au fur et à mesure des crédits. Bien sûr elles nous prennent des intérêts.... sur cet argent qu'elles n'ont pas......

    Une chose est sure c'est qu'il faut tout changer, mais avant de l'ancre des hypothèses nous devons avant tout revoir le mode de création monétaire et aussi le mode d'acceptation ou non des crédits.

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