Tel le phoenix incinéré,

L’oeil du cyclope ébloui

C’est ouvert régénéré.

Sa mort passée s’est muée

En marche nouvelle.

Vers son trépas,

Il avait déjà progressé:

Funèbre grandeur,

Larmes de ce qui fut,

Et ne fut pas,

Amertume nauséeuse

Conduisant au sacrifice

Volontaire.

La procession s’est ralentie.

Souvenir de regret

Regret de souvenir.

Et les vents ont empli de souffle

Les gorges abruptes en grondement

Tourbillonnant:

Discours ému,

Chaleur indiscernable

Et insondable tourment,

Voix suprême d’avant

Arrêtées

Et couronnant pour toujours

Le définitivement après.

L’ampleur figée

Roule dans l’immobilité

Acquise.

Le discours,

Mot fuyant le temps,

S’est écoulé;

Et l’écho figé

Dans l’écorce des roches

Et le froid des halliers

Est resté emprisonné.

Alors, réémue,

Eclat de trompettes

Et de cuivres exaltants,

La marche extraite des solides

Où elle s’était cristallisée

A jailli,

A bondi,

Allante

Vers là-bas,

Vers un après retrouvé.

Son ascension vibrante

De flûtes

Et assise de cymbales cinglantes

Est allée vers l’apothéose

Des acclamations.

Voix Célestes,

Voix humaines,

Voix magnifiant

L’existence retrouvée,

La vie agrandie

Issue de la glace

Est chaude

Et clame l’univers réouvert

En gloire d’espérance,

En gloire projetée

Dans un espace reconquis.

Marche.

Marche renouée,

Marche renouvelée,

Marche reconstruite,

Plus jeune,

Plus riche,

Plus belle,

Plus bonne

A respirer.

Marche rendue,

Avançant maintenant,

Sûre,

Vers la fin infinie

Du temps et des choses;

Marche,

Propagation

Définitive

Vers l’autre horizon,

L’autre lumière

Et l’autre couleur:

Glorieuse et triomphale.

                                                     24/10/97

 

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