Dame de couleurs, au devant de la toile,

Tu évoques demain au travers de ton voile,

Apportant doucement le parfum des étoiles.


                                               * *

Découverte du monde,

Découverte de la vie,

Découverte de l'univers.

Ceux qui voient,

Ceux qui entendent

Et comprennent

En garde l'inspiration

Pour écrire ce qui approche.


Témoin ou messager,

Messager ou témoin:

A toutes les nations

D'orient et d'occident,

Grâce et paix.

Dépassement de toutes peines

Pour celui de qui l'œil verra

Ce qui fut, est et sera.


Moi, Johanân, homme entre les hommes,

Sur mon rocher je suis posé.

Et le soleil et la lune,

Et les nuages de la vallée

M'ont fait entendre en écho de la roche

Un buccin silencieux hurlant à mon esprit:

"Ecris ce que tu vois

Ecris ce que tu vis".


"Ecris le fils d'humain ceint de parure claire;

Ecris la lumière venant de la nuée;

Ecris les eaux au brillant dynamisme;

Ecris sans frémir la fin de l'amertume;

Ecris les étoiles d'or venant après cela;

Ecris la renaissance des astres morts;

Ecris la chaleur de celui qui s'éveille.

Ecris pour tous et envoie le aux oubliés".


                                               * *


Dame de la couleur et de fils argentés

Tu rêves près du fleuve à la lointaine Espagne.

Au pied de ta maison au reflet projeté

Dame de la couleur et de fils argentés

Le soleil délicat doucement t'accompagne

Dans ton œuvre féconde en un songe enchanté.

Dame de la couleur et de fils argentés.

Tu rêves près du fleuve à la lointaine Espagne.


                                               * *


"A l'Europe la morcelée,

A l'Afrique la dépecée,

A l'Asie la débordante,

A l'Asie la déchirée,

A l'Australie l'isolée,

Et même à l'Amérique,

La riche et puis la pauvre,

Diront tes messagers:»


"Tes œuvres, ta peine et ton endurance

Sont connues.

Tu ne peux souffrir les mauvais.

Tu as éprouvé ceux qui se disent

Eux même envoyés et qui ne le sont pas.

Ils mentent et t'enseignent

A putasser dans l'adultère plus grande

Que l'adultère."


"Ils t'ont donné renom de vivre.

Mais tu es mort.

Ils t'ont dit :" Tu es riche

Tu ne manques de rien".

Et tu es misérable, pitoyable,

Aveuglé, nu, humilié.

Ils t'ont donné l'humiliation;

Et c'est alors que tu es riche."


"Tu n'as pas souillé tes vêtements.

Tu n'es pas tiède.

Il faut que tu sois chaud ou froid.

Tu es la puissance des nations.

Tu les flagelleras d'une verge de fer;

Tu les briseras comme vase d'argile.

Ne frémis pas et tu cueilleras

L'étoile du matin et la couronne de vie."


"Maîtrise ce que tu as;

Que nul ne te le prenne.

Si tu ouvres, personne ne ferme.

Si tu fermes, personne n'ouvre.

Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte,

J'entrerai chez lui et je prendrai le repas

Moi avec lui et lui avec moi".

Qui a des oreilles entende ce que l'écho dit aux communautés.


                                               * *


Dame de fleur et de délices

Ton nom s'inscrit en mille indices:

Pétales bleus, feuilles dressées,

Boutons ouverts de fils tressés;

Partout surgit de l'âme fleur

Que ta main tisse en cent couleurs.

                                                                                  

Tes prés sont lis, tes cieux sont roses;

Ton cœur est fleurs et y repose.

Tu as tracé, dans tes ombrages,

L'eau de la source en flot très sage

Et le galant que tu attends:

Le chevalier du fond des temps.


Le chevalier n'arrive pas;

Et l'eau s'écoule sous tes pas

En frais parfum que tu décides.

Au cœur des fleurs doux et placide,

Dans le jardin de ton désir,

Le chevalier va s'en venir.


Iris, glaïeul, rosier, glycine

Ou chèvrefeuille en discipline

Croissent partout leurs ribambelles

Le chevalier que tu appelles,

Dans le jardin n'est pas encore.

Sa place est là. Qu'il vienne, alors!


Gracieux, son coursier sera blanc.

Et le harnais d'or et d'argent

Rehaussera la robe pâle

Et les crins gris de la cavale.

Le pied posé parmi les fleurs

Marchera digne avec ardeur.


Dame de fleur et de beauté,

Sur le tapis de majesté,

Sous tes doigts lisses va paraître

Celui que, fleur, tu feras naître,

Dessous le heaume ensoleillé:

Le sourire du chevalier.


                                               * *


Les portes sont ouvertes;

Et la pensée m'emporte en haut de l'univers;

Et la conque me souffle ce qui doit advenir.

Sur le sommet du monde, jaspe sardoine d'arc en ciel,

En table de lumière: l'accomplissement assis.

Autour de la table les anciens.

De l'assis sortent en sérénité éclairs, voix, tonnerres;

Et sept feux brûlent à ces accents.


Mer de cristal, autour et sur la table,

Des vivants. Des vivants lions,

Des vivants taurillons, des vivants aigles qui volent

Et même des vivants hommes.

Et quand les vivants crient

Ce qui fut, est, et sera,

Les anciens se lèvent

Et les anciens embrassent les vivants.


Je vois, à la droite de l'assis, sur la table,

Un volume écrit dedans et derrière scellé de sceaux: sept.

Je vois un messager, fort. Il clame à grande voix:

"Qui mérite d'ouvrir le volume, et d'en délier les sceaux?"

Je pleure beaucoup parce que personne ne se trouve

Qui vaille pour ouvrir le volume et le regarder.

Un des anciens me dit: "Ne pleure pas!

Vois pour ouvrir le volume et ses sceaux".


Porté par les vivants,

Vient un agneau comme égorgé.

Les anciens lui disent:

"Tu es l'égorgé des égorgés.

Tu vaux pour ouvrir le volume et les sceaux".

Et l'agneau prend le volume,

Et les anciens et les vivants

Pleurent de joie en riant beaucoup.


                                               * *


Dame, sous tes doigts s'éveillent les oiseaux:

Fragiles animaux habitant tes herbages.

Ils marchent silencieux, délicats personnages,

Ou emplissent les cieux au dessus des roseaux.


Plumes enluminées de somptueux réseaux,

Crêtes exaspérées, œil lanceur de présage,

Dame, sous tes doigts s'éveillent les oiseaux.


Faisan, hulotte ou papegeais en bavardage,

Aigle seigneur de l'air, paon au princier plumage,

Paradisier rêveur, cygne glissant des eaux,

Rossignol amoureux au langoureux langage,

Dame, sous tes doigts s'éveillent les oiseaux.


                                               * *


L'agneau ouvre le sceau premier.

Les vivants lions tonnent: "Viens"!

Apparait un cavalier blanc: couronne et arc;

Il est la victoire.

L'agneau ouvre le sceau deuxième

Les vivants taurillons tonnent:" Viens"!

Apparait un cavalier rouge: grande épée;

Par lui les menteurs s'entr'égorgent. Il est la guerre.


L'agneau ouvre le sceau troisième.

Les vivants aigles tonnent: "Viens"!

Apparait un cavalier noir: en ses mains la balance;

Il est la justice.

L'agneau ouvre le sceau quatrième.

Les vivants hommes tonnent: "Viens"!

Apparaît un cavalier vert: le souvenir le suit;

Son nom: La mort.


A l'ouverture du sceau cinquième,                          

La mémoire des massacrés s'éveille.

Mais, elle doit attendre.

D'autres les rejoindront encore.

Aux sceau sixième, séismes, soleil noir,

Lune de sang, étoiles tombantes, ciel enroulé.

Les chefs, les rois, les puissants savent et crient.

Il est venu le temps de leur brûlure.


                                               * *


Au jardin de Loire,

Dame émerveillée,

Chaque soir,

Tu es éveillée.


Ta tête pensive

Songe à des panneaux:

Ta missive

Offerte en anneaux.


L'air fraîchi t'émeut;

Tu serres ton châle,

Fils brumeux

Relevant ton hâle.


Tu rêves jardins,

Aux parcs, aux cascades,

Biches et daims

En des cavalcades.


Ton âme secrète

Cache à tes parents

Paix discrète

L'amour transparent.


Mais ton cœur subtil

Brûle en feu ardent.

Qu'en est-il?

Donnant ou gardant.


Le soir s'évapore

En reflet de brume.

Tu essores

Le parfum qu'on hume.


Douceur des matins,

Chaleur de l'été,

Fruits atteints

De maturité.


Chanson des ruisseaux,

Tu franchis souvent,

En un saut

L'espace du vent.


Au jardin de Loire,                                                   

Dame émerveillée,

Chaque soir,

Tu es éveillée.


                                               * *


Aux coins de l'univers; des debout.

Les voix crient: "Maîtrisez les quatre vents!

Qu'ils ne nuisent ni à la terre ni à la mer!

Jusqu'à ce que nous reconnaissions nos frères.

Une foule innombrable se lève.

Toutes nations, tribus, peuples, langues.

Un ancien dit: "Qui sont ces robes blanches?"

Je réponds: "Tu le sais, ils viennent du grand tourment".


                                               * *


Dame, tu répudies les humaines douleurs;

Et tu voudrais bannir la souffrance du monde.

Tu pleures les brisés dont la douleur abonde

Et cries la vie volée au fond de leur malheur.


Dans ton cœur déchiré brille une flamme blonde

Aux accents révoltés de chimères et de leurres.

Dame tu répudies les humaines douleurs

Et tu voudrais bannir la souffrance du monde.


L'orgueil que tu entends fait de pierre et de fronde

Emporte ton émoi dans une foi qui gronde.

L'injustice tu hais en cuve de pâleur;

Et tu veux écraser la puanteur immonde;

Dame, tu répudies les humaines douleurs.


                                               * *


L'agneau ouvre le sceau septième.

Silence.

A sept sonneurs de parole, il a été donné

Sept trompettes.

Un messager se tient devant l'assis.

Il emplit une coupe à la lumière de la table

Et la jette sur la terre:

Voix, éclairs, séismes. Les trompettes vont sonner.


Sonne la première trompette.

Grêle, feu mêlé de sang; le tiers du mensonge brûle.

Sonne la deuxième trompette. Un volcan s'épanche dans la mer.

Le tiers des eaux turbides devient sang.

Sonne la troisième trompette.

Un météore empoisonne le tiers des sources de lucre.

Sonne la quatrième trompette. La domination s'enténèbre.

Habitants de la terre, encore trois vont sonner.


                                               * *


Tu es la clarté première

Dame du jour ébloui;

Et ton sourire est lumière.


Avec ton ouvrage fière,

Tu lies la beauté enfouie;

Tu es la clarté première.


Et c'est comme une prière

Que ton cœur épanouit;

Et ton sourire est lumière.


A noble invention altière,

A la grandeur tu dis: "Oui"!

Tu es la clarté première.


Dans ta pâleur coutumière,

L'obscurité s'évanouit

Et ton sourire est lumière.


Tu cries, lueurs familières,

Mille soleils dont tu jouis:

Tu es la clarté première.


Du murmure des clairières

Le long chant vient à ton ouïe

Et ton sourire est lumière.


Du matin que tu rouis,

Dame, tu nous réjouis.

Tu es la clarté première

Et ton sourire est lumière.


                                               * *


Sonne la cinquième trompette.

Une tornade donne la clef du puits de l'abîme.

Sortent du puits des guerriers scorpions.

Pour les hommes mauvais, ils sont perdition.

Sonne la sixième trompette. Sortent des myriades de cavaliers.

Cuirasse de feu, d'hyacinthe et de soufre.

Nombre ne font retour de leurs vols, puteries, meurtres.

Ils se prosternent devant leurs idoles d'argent.


                                  

                                               * *


Dame de douceur et de sérénité,                  

Dame donnant vie à ce que tu désires,

Dame rejetant au loin de ton plaisir 

La violence méchante d'adversité, 

La paix te couvre de son immensité. 

 

Tu rejettes la guerre aux atrocités; 

Tu hais la peur sa misère suscitée; 

La faim, la souffrance te font tressaillir 

                                   Dame de douceur. 

 

Et tu pleures parfois de ne point saisir 

Le calme repos et la tranquillité 

Que tu voudrais donner pour les en transir 

Aux hommes de demain en mobilité. 

Pour ceux-là, tu es, de toute éternité, 

                                   Dame de douceur. 

 

                                               * * 

 

De la multiple nuée vient un fort messager. 

Dans sa main: Le connu. Sa voix: Tous les tonnerres. 

"Bientôt, il ne sera plus temps; 

Viendra la septième trompette". 

L'écho me parle encore: "Prend le livre du messager 

Dévore-le". Ma bouche est miel; mais mon ventre devient amer. 

Tous me clament: 

"Il te faut encore être inspiré pour les nations". 

 

                                               * *

 

Tu es toute pensée, puis tu es toute science; 

Mais tu caches cela au fond de ton silence. 

Tu sais les clairs matins et les frais clairs de lune; 

Tu sais les chants d'oiseaux, les reflets des lagunes; 

Tu sais où vont les eaux que les fleuves transportent; 

Tu sais rire au soleil: bonheur de toutes sortes. 

Tu sais créer le beau dans les pures ivresses; 

Dame de tout savoir et de toute sagesse. 

 

Mais quand revient le soir au fond de ton alcôve, 

Tu pleures de songer à ceux qu'il faut qu'on sauve; 

Et ton sommeil s'agite percé de l'image 

Des peuples qui souffrent ne mangeant qu'en mirage. 

Et la haine te prend; et la fureur t'habite 

Ton combat ravage le sommeil qui te quitte. 

Alors, il faut qu'en toi le message apparaisse, 

Dame de tout savoir et de toute sagesse. 

 

Puis le jour se soulève et tu sais retrouver 

La douleur de la nuit que tu pourras prouver. 

Tu saurais expliquer, à qui veut ton avis, 

Ce qui est pertinent et ce qui te ravit 

Pour avancer un peu et sortir des marasmes. 

De tous les éléments soumis à l'enthousiasme, 

Tu saurais discerner, parmi eux, ce qui presse 

Dame de tout savoir et de toute sagesse. 


Aux hommes diras-tu que c'est là ta mission? 

Tu celles ton trésor en grande discrétion. 

Chaque jour ta pensée se magnifie sans cesse 

Dame de tout savoir et de toute sagesse. 

 

                                               * *

 

Une règle m'est donnée. 

Il est dit: "Mesure notre maison. 

Compte les présents, mais rejette ceux du parvis. 

Ils hésitent; ils sont tièdes. 

Prend deux témoins. 

Le feu de leur parole dévorera leurs ennemis. 

Pourtant la bête montant de la terre 

Les vaincra et les tuera". 

 

"Les peuples irréductibles 

Interdiront leur inhumation. 

Ils exulteront et s'enverront des cadeaux. 

Ceux là les encombraient. 

Pourtant quand les souffles morts se réveilleront, 

Un grand frémissement 

De haine 

Parcourra les tourmenteurs". 

 

Sonne la septième trompette. 

Des voix impatientes 

Clament. 

Le dynamisme est ouvert. 

Les nations brûlent. 

La rétribution sera donnée 

Aux opprimés. 

Cataclysmes! 

 

                                               * * 

 

Lorsque vous irez au fond des campagnes, 

Que vous apprendrez ce que l'on y gagne, 

Soyez attentifs aux cris des roseaux, 

Au parfum des fleurs flottant sur les eaux. 

Retenez tout ce que le monde envoie. 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

Touchez l'eau des sources, goûtez l'air du temps; 

La vie qu'on atteint peu à peu s'étend. 

Le souffle du vent emporte la peine 

D'amour partagé dans sa longue haleine. 

Restez serein et gardez en la voix; 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

Soyez dans les fleurs une fleur choisie; 

Soyez dans le ciel la nuée rosie; 

Soyez dans le bois l'arbre magnifique; 

Soyez dans le pré le chardon qui pique; 

Soyez soleil qui jamais ne dévoie, 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

Puis fermez les yeux; gardez les images 

Rangez-les pour vous, en souvenirs sages. 

Attendez un peu qu'ils soient accueillis 

Et recomposés en vastes treillis 

Que la mémoire et que l'esprit convoie; 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

Alors s'il advient de pouvoir transmettre 

Ce qui a bouilli au fond de votre être, 

Par delà les genres et les métiers, 

Osez habiter dans le long sentier. 

Donnez le tout posé sur un pavois 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

De votre manière, de votre façon, 

Coulez vos sentirs, criez vos leçons. 

L'outil est à vous: lissez ses ajours; 

Sachez le fourbir. On sait que toujours 

Est plus aiguë la lame qu'on avoie. 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

Couleurs, formes, sons, parfums, goûts, atours, 

Mille fantaisies et mille détours, 

Tout est égal, alors, en mille voies. 

Et l'œil entend ce que l'oreille voit. 

 

                                               * * 

 

Une femme gravit les ruines. 

Nimbée de soleil, la lune sous ses pieds, 

Elle crie. 

Bientôt elle enfantera. 

En face d'elle s'oppose un dragon rouge. 

Il ricane. Il est le dévoreur d'enfants. 

A la naissance, le nouveau né s'échappe; 

Et la mère aussi. 

 

C'est la guerre. 

Le dragon et ses créatures 

Sont jetés à terre. 

L'égareur de l'univers est poussé hors du lieu. 

Chassé, il écume fort: il sait avoir peu de temps. 

Alors, il se retourne vers la mère et l'enfant. 

Alors, il veut les noyer. La terre absorbe l'eau. 

Alors, il veut les brûler. L'eau de la terre éteint le feu. 

 

                                               * * 

Je reste encore sur ma roche. 

Et le temps fuit comme il approche. 

Dame demain tu paraîtras 

Longtemps après tout mon fatras. 

Tu seras là, dans tes prairies, 

Lisant le ciel: ma confrérie. 

Saches alors que pour ton bien, 

De ton futur, je me souviens.                                                                                                                          

 

Le passé mort et ses mystères 

Resurgira de sous la terre; 

Et sans l'avoir sollicite, 

Tu seras reine en liberté. 

Tu marcheras très décisive 

Vers des lumières incisives. 

Le temps est mien, le temps est tien; 

De ton futur, je me souviens. 

 

Sans le savoir influencée, 

Tu retrouveras le passé; 

Et je serai, pour ton plaisir, 

Je serais dans ton avenir. 

Jours, mois, ans, siècles millénaires, 

Nous écartant comme poussière, 

Nous unirons dans un grand lien; 

De ton futur je me souviens. 

 

Je sais aussi sans le savoir; 

Je sais, au fond de mon espoir, 

Que mes paroles envolées 

Seront un jour renouvelées. 

Ta lointaine rééxistance 

T'affirmera dans ta mouvance 

Que l'esprit voit quand le cœur tient. 

De ton futur je me souviens. 

 

Et moi, couché dans ma pensée, 

Je serais dans ton avancée. 

Plus aucun doute ne m'habite 

Puisqu'en secret que j'habilite, 

Je veux parfaire mon discours; 

Afin qu'après, dans tes détours, 

Tu saches d'où cela parvient. 

De ton futur, je me souviens. 

 

Passent les hivers, les étés, 

Les printemps exaltés 

Avec les timides automnes 

D'exubérance monotones. 

Les marées en flux et reflux, 

Régularités absolues, 

Dérouleront leur va et vient; 

De ton futur, je me souviens. 

 

Mes os seront devenus poudre 

Et mes nerfs n'auront plus à moudre. 

Lors la tablette que je grave, 

Doigts affairés comme l'esclave, 

Ne sera plus même un grimoire. 

Ne restera de ma mémoire 

Que cela qui de toi survient. 

De ton futur, je me souviens.

 

Dame, tu le diras encore;

Tu sais ce que mon cœur éplore.

Tu seras mon nouvel hier

Perdue dans un demain plus fier.

Ton pied posé dans mon empreinte

Sera porté plus loin sans crainte.

Le moule affirmant le maintient,

De ton futur, je me souviens.

Voyez, humains de tous les âges,

Très agencés d'enfantillages,

A Dame je dis, sinon rien:

De ton futur, je me souviens.


                                               * *


Une bête monte de la mer.

Sept têtes cornes à diadèmes,

Pieds d'ours, gueule de lion,

Robe de léopard.

Le dragon lui donne son dynamisme.

Une tête est égorgée;

Mais les autres têtes guérissent la plaie

Et la mort se guérit.


La terre est étonnée et s'incline devant le dragon.

Les indécis disent: Qui peut résister? Qui peut lutter?"

Une bouche de la bête dit des énormités;

Et le dragon guerroie.

Les méconnaissants de l'agneau se prosternent.

Si quelqu'un est pour la captivité, il va en captivité.

Si quelqu'un est pour l'épée, par l'épée, il est tué.

L'endurance continue.


Une autre bête monte de la terre.

Tête d'agneau, parole de dragon.

Du ciel, elle fait tomber du feu.

Les habitants de la terre s'humilient.

Elle les oblige à bâtir une idole

De la bête qui ayant eu plaie d'épée vit.

Les habitants sont égarés par des signes

Et l'idole leur parle.


Ceux qui acceptent sont marqués à la main.

Seuls eux pourront acheter ou vendre.

Les autres sont détruits.

Et les bêtes et l'idole et le dragon

Enflent leur puissance

Par la peur, par l'ignorance,

Par l'épée, par le feu,

Par l'horreur, par la mort.


                                               * *


Lorsque le malheureux chante son désarroi

Lorsque, las de parler, le chantre clôt sa voix,

Lorsque désemparé le proscrit peint sa peine,

Lorsque le réprouvé clame la vie qu'il traîne,

Lorsque l'espoir s'enfuit, que l'ombre s'établit,

Lorsque ce que l'on dit attire l'hallali,

Lorsque ce que l'on pense est jeté dans les ronces,

Lorsque ce que l'on craint n'est que toute réponse,

Lorsque ce que l'on aime est ridiculisé,

Lorsque ce qu'on défend n'est que martyrisé,

Lorsque l’on se sait seul hors de toute attention,

A l'isolé tu es: Dame de Rédemption.


Avec l'espoir qui naît et que chacun bafoue,

Avec l'envie de rire indiquant qu'on est fou,

Avec le pur message envoyé pour le monde,

Avec l'image belle entrevue qu'on émonde,

Avec la certitude de donner la vie,

Avec la force large fécondant l'envie,

Avec les exigences qu'on met devant soi,

Avec l'exubérance où le bonheur s'assoit,

Avec la force immense où l'on jette sa peine,

Avec la joie profonde où le bonheur entraîne,

Avec l'émoi hurlant brûlant la création,

A l'isolé tu es: Dame de Rédemption.


Quand s'installent les pleurs offertes en partage,

Quand l'oubli meurtrit tout en simple parrainage,

Quand les larmes salées s'écoulent sur les joues,

Quand le chagrin ravage les espoirs qu'il floue,

Quand l'amertume pleut dans le désir brisé,

Quand la tristesse meut ce qui doit s'iriser,

Quand l'abandon déçu éteint les avenirs,

Quand le regret oublie les tendres souvenirs,

Quand la douleur détruit l'élan de gratitude,

Quand le rejet malsain diffame l'exception,

A l'isolé tu es: Dame de Rédemption.


Si l'enthousiasme aspire aux paroles magiques,

Si l'envolée transporte avec les jours tragiques,

Si le désir bâtit avec la foi qui crée,

Si la grandeur atteint une vision diaprée,

Si le génie des sons et couleurs se réveille,

Si les mots et parfums soudain se font merveille,

Si l'ampleur du parfait s'ouvre en tous ses atours,

Si la lumière emplit les multiples détours,

Si le soleil réchauffe en criant sa chaleur,

Si la nuit établit la vie de sa pâleur,

Si celui qui découvre apprend la déception,

A l'isolé tu es: Dame de Rédemption.


Pourtant celui qui dit; quand ses paroles sonnent,

Pourtant n'est jamais cru; autour de lui personne.

Pourtant donnant aux autres des jalons certains,

Pourtant se voit jeté hors des chemins déteints.

Pourtant celui qui fait réponse par sa verve,

Pourtant est rejeté sans nulle autre conserve.

Pourtant, dire ceci que le frais sera frais,

Pourtant dire ceci que l'horreur nous effraie,

Pourtant chanter au ciel une ballade neuve,

Pourtant peindre cela et en donner les preuves,

Pourtant être chassé hors de toute acception;

A l'isolé tu es: Dame de Rédemption.


Aussi rester perclus par le malheur inique,

Aussi rester brisé par la bêtise unique

Aussi toujours meurtri par le mépris sans nom,

Aussi voué à vivre dans un cabanon,

Aussi muré au fond d'un sourire perfide,

Aussi cloué aux portes d'un mépris sordide,

Aussi relégué au bas d'un réduit sans soin,

Aussi astreint à survivre en mangeant du foin,

Aussi loin du respect, de la reconnaissance,

Aussi exclu et jalousé de sa puissance,

Aussi banni de la simple compréhension,

A l'isolé tu es : Dame de Rédemption.

Alors, Princes, Que vienne l'envie la vicieuse,

Alors, que gronde l'oubli: haine capricieuse;

Alors, que siffle ainsi le dédain malfaisant,

Alors que triomphe la mort! Et l'agonisant,

Alors resurgira de la malédiction.

A l'isolé tu es: Dame de Rédemption.


                                               * *


L'agneau est sur la montagne, debout.

Avec lui, les adhérents.

Des ondes parcourent le ciel:

Voix des eaux multiples et du tonnerre fort,

Voix des joueurs de cithares

Citharisant de cithare.

Leur chant est nouveau.

Seuls les adhérents peuvent l'entendre.


Une voix de l'éther magnétique proclame:

"Nous sommes le ciel, la mer, la terre et l'eau des sources."

Alors une deuxième parole éclate exaltée:

"Elle est assaillie! Elle est assaillie! Babel la grande!

 Faisant boire l'écume de sa puterie à toutes les nations"

Une troisième parole ajoute: "Ceux qui se prosternaient

Devant la bête ou son image boivent le vin amer

Versé pur dans le pot de la brûlure."


Là triomphe l'endurance des égorgés.                     

En marche! Les morts. Reposez vous de vos peines!

Vos œuvres, désormais vous suivent.

De l'accompli, viennent deux faucilles.

L'une moissonne les blés mûrs de la terre;

Et l'autre vendange les grappes de vigne.

La récolte est jetée dans le pressoir d'écume

Et du pressoir, devant la cité, sort du sang.


                                               * *


Dame d'inspiration, par ta présence,

Tu justifies, pour nous, comme un fanal

Le jour où notre esprit eut sa naissance.

Par toi seule, devant notre innocence,

Nous avons su où était notre aval.

Tu apportes, pour nous, ta simple bienfaisance

Et nous allons vers un bonheur égal

Tout émaillé de douces fulgurances,

                                               Dame d'inspiration.


Avec toi s'incline mieux la balance;

Tu es le but de toutes nos errances;

Tu magnifies comme en un carnaval

Ce que nous exprimons en échéance;

Et tu pleures ce qui nous fit mal,

                                               Dame d'inspiration.


                                               * *


Alors dans les airs habités; sept messagers

Porteurs de sept plaies, Les dernières, se rassemblent.

Sur une mer de cristal mêlé de feu,

Les vainqueurs du dragon portent des cithares. Ils entonnent

Le poème de l'agneau. Et les adhérents chantent avec eux.

Descendant de la table, les vivants donnent,

Aux messagers des sept plaies, sept coupes.

Nul n'entrera dans la lumière que les sept plaies terminées.


Versez! Versez, messagers, les sept coupes sur le monde!

Versez pour que les pervers en pâtissent.

La première coupe est épandue sur la terre;

Et c'est la maladie: l'ulcère malin et pernicieux.

La deuxième coupe coule dans la mer.

Et c'est du sang. Toute mauvaiseté y meurt.

La troisième coupe teint sources et fleuves; le messager dit:

 "A vous qui avez versé le sang, buvez-le maintenant."


La quatrième coupe embrase le soleil.

Les oppresseurs sont brûlés en blasphémant sans retour.

La cinquième coupe inonde le trône du dragon.

Le trône s'enténèbre.

La sixième coupe tarit le fleuve du mensonge.

Ainsi sera donnée la route des hommes: Ceux du soleil levant.

Hors de la bouche du dragon, des bêtes, des faux inspirés,

Sortent trois souffles immondes comme des crapauds.


Les souffles faiseurs de signes                                

Vont vers les puissants, les dominateurs de tout l'univers

Ils les rassemblent pour continuer la guerre.

La septième coupe est versée dans l'air

Et l'accompli dit: "C'est arrivé".

La grêle s'abat. Grand bouleversement.

Mers, îles, montagnes s'enfuient et se perdent.

Babel est convoquée pour boire l'écume brûlante.


                                               * *


Ta mélodie est alerte,

Car ton bonheur est nouveau

Et la fenêtre est ouverte.


Lancée par ta main experte,

Se glisse ton fil dévot,

Ta mélodie est alerte.


Ta pensée vole diserte,

Fuyant l'ombre des caveaux,

Et la fenêtre est ouverte.


Tissant la couleur inerte,

Tu hausses le niveau;

Ta mélodie est alerte.


Chassant les âmes désertes,

Tu repousses les rivaux;

La fenêtre est ouverte.


Tu réjouis les prairies vertes,

Y parsemant des pavots:

Ta mélodie est alerte.


Puis tu exposes sans perte

Ce que ton œuvre nous vaut;

Et la fenêtre est ouverte.


Enfin la toile est offerte,

Tendue sur un baliveau;

Ta mélodie est alerte

Et la fenêtre est ouverte.


                                               * *


Les sept messagers me disent: "Viens; tu verras le jugement

De la putain, la grande, assise sur les eaux multiples.

Avec elle, ont putassé les grands de la terre.

Ils se sont soûlés au vin de sa puterie.

Arrivé dans un désert en un souffle,

Je la vois assise sur une bête, écarlate,

Dorée d'or doré, pierres précieuses, perles, mais en sa main,

Un vase plein d'abominations, des souillures de sa puterie.


Sur son front est écrit:                                             

"Babel, grande mère des putains et abominations de la terre".

Elle est ivre du sang des égorgés,

Et des témoins.

Je ne comprends pas.

Un messager me dit:

"Ne t'étonne pas.

Voici les mystères de la femme et de la bête qui la porte".


"La bête que tu as vue et qui n'est plus

Va resurgir. Mais elle ira à sa ruine.

Celle-ci, la présente, avec sept têtes et dix cornes...

Ecoute; ceci est l'intelligence de qui a la sagesse.

Les sept têtes sont les monts où la femme est assise;

Et ces monts sont des tyrans.

Cinq déjà sont tombés. Un existe encore.

Le septième va venir, mais il ira à sa perte."


"La bête elle-même sera détruite;

Mais les dix cornes seront dix despotes.

Ils n'ont pas encore de royaumes.

Ils le recevront du dragon.

Ils guerroieront contre l'agneau;

Mais l'agneau les vaincra.

L'eau que tu as vue, où la putain est assise,

Est la foule des peuples qu'elle avilit."


"Alors, parvenant à leur perte,

Les dix cornes et les bêtes haïront la putain.

Ils la rendront déserte et nue.

Ils mangeront ses chairs;

Ils la brûleront au feu.

Leur cœur exécrable aura ce dessein.

La femme que tu as vue est la grande cité.

Elle règne sur les rois de la terre."


                                               * *


Bientôt l'esprit est apaisé

Par le chemin qui nous afflige;

Porté par de blanches rémiges,

Le doute gris sera brisé.


Le temps emporte sur ses tiges

Le désespoir du malaisé.

Bientôt l'esprit est apaisé

Par le chemin qui nous afflige.


Le temps passé qui nous oblige

A tout combattre, à tout user,

A tant vouloir ce qu'on corrige

Comme le souffle d'un baiser,

Bientôt l'esprit est apaisé.


                                               * * 

                                        

La terre est illuminée.                                                           

Une grande rumeur parcourt les airs.

"Elle est tombée! Elle est tombée Babel la grande!

Elle est devenue gîte de rufians,

Gîte de bâtards honnis,

Prison de ceux qui s'enrichissaient de son luxe.

Sortez, peuples de cette ruine perfide!

Ne recevez pas ses plaies plus avilissantes que les plaies".


"Ceux qui se glorifiaient de sa puissance

Sont ses otages perdus.

En un jour, arriveront: deuil, famine, mort, brûlure.

Voyant les fumées de l'incendie,

Ils se lamenteront.

Les loups parcourront la cité, la forte.

A l'heure de son jugement venu,

L'immonde est devenu immondice".


Les marchands pleurent et s'endeuillent sur elle.

Adieu! Or, argent, pierres précieuses, perles,

Riches tissus, soies écarlates, pourpre, encens,

Bois odorants, fer, bronze, marbre,

Ovins, bovins, chevaux, esclaves!

Les fruits de convoitise sont partis de toi.

De tant de richesse, tu es devenue déserte

Et les marins fuient ton port.


Qu'elle soit jetée elle-même à la mer.

Plus de musiciens, plus de flûtes, de lyres, de trompettes.

L'artisan ne viendra plus chez toi.

Plus la voix de l'époux et de l'épouse.

Par les grands de la terre tu as été égarée.

Même la lampe refusera de briller

Là où se trouve le sang

De tous les égorgés.


                                               * *


O, Dame que j'implore,

Lorsque viendra ton temps,

Tu rediras encore

Ce qu'aujourd'hui j'entends:

Belle, au palais de Flore,

Tu finiras mon chant.


Alors de ton tissus,

Touchant les fines chaînes,

Tu tresseras l'issue

De ma voix incertaine.

Glissant inaperçue,

Tu seras souveraine.


Plus tard, je reviendrai

Plein d'une vie nouvelle;

Et je te redirai,

Dans une ritournelle,

Que ton travail est vrai

Et qu'encore il m'appelle.


Et puis ce sera toi

Qui portée de délice,

Trouvant mon ton courtois

Bâtira d'autres lices;

Et sous de nouveaux toits

Resteras ma complice.


Pour le reste des temps,

Ballant de balancelle,

Nous construirons autant

Sur la même nacelle,

L'un entrant, l'un sortant

De ce qui renouvelle.


Nous rencontrerons nous?

Cela serait-il sage?

Faut-il que se dénoue

La suite des messages?

Dressés ou à genoux,

Que fuient les paysages!


Les chantres du matin

Se succèdent sans cesse,

Chacun son tour atteint

D'une même caresse.

Succession de lutins,

Il n'y a rien qui presse.


Et que les siècles passent;

Et que fuient les saisons;

Les jours qui nous enlacent,

Ecartant nos maisons,

L'un de l'autre nous chasse

Unissant nos raisons.


O, Dame que j'implore,

Lorsque viendra ton temps,

Tu rediras encore

Ce qu'aujourd'hui j'entends.

Belle, au palais de Flore,

Tu finiras mon chant.


                                               * *


Alors, de toute la terre s'élèvent des voix

En un chœur multiple et unique.

Qu'il en soit ainsi.

Comme les eaux régénérées,

Comme les vents réveillés,

Tous vont vers la noce de l'agneau.

J'écris: "En marche! En marche, les invités!

En marche au repas de noce."


Sur un cheval blanc, un guerrier robe de sang.

Les armées de lumière le suivent.

Ensemble, ils moissonnent les rois, les chefs, les forts,

Leurs armées et la bête.

Mais la bête est arrêtée avec celui qui donnait des signes

Egarant les prosternés de l'idole.

Ils sont jetés dans le lac de feu

Et des chairs de tous s'assouvissent les oiseaux.


                                               * *


Et le vaste tapis grandit pour que je pleure

Dame, tu réunis, laissant glisser tes doigts

Sur la surface lisse, croissant au long des heures

Et ainsi s'établit ce que ton âme doit


Tu tisses jour à jour le temps qui se déploie;

Tu murmures demain que ton esprit ondoie;

Et le vaste tapis grandit pour que je pleure.


Tu recherches la vie au fond de ta demeure.

Et la couleur étend la toile qu'on effleure;

L'ouverture à plus grand est ce que tu coudoies

Penchée sur ton ouvrage aux cent mille couleurs.

Et le vaste tapis grandit pour que je pleure.


                                               * *


Reste le dragon, le serpent, l'antique.

Une clef ouvre l'abîme.

Une chaîne saisit le dragon;

Et le lie.

Le dragon est jeté dans l'abîme,

Et la porte est fermée puis scellée.

Pour mille ans, il sera enfoui;

Et les vivants auront une nouvelle vie.


Mais au bout des mille ans,

Le dragon se déliera hors de sa prison.

Il sortira encore pour égarer les nations.

Aux quatre coins de la terre,

Les géants pousseront de nouveau les guerres

Comme les sables de la mer.

Ils encercleront encore la vraie cité des hommes.

Mais, vaincus par eux, Ils seront précipités définitivement.


Comme la bête et le faux inspiré,

Avec leurs zélateurs, Ils n'auront plus de lieu.

La mort et le shéol seront jetés dans le lac de feu.

Et la vie, la nouvelle, la grande, s'établira.

Les humains seront avertis.

Les monstres du passé n'auront plus d'existence

Puisque dans les volumes,

Leur nom sera marqué.


                                               * *


Toi, Dame de concentration,

Tu sais donner, par ta passion,

A ton lissier de grand combat,

Ce que ton âme en toi débat.

Ton harmonie étend ses tons

Sur la grandeur de tes cartons.


Lisant mes mots, entend ma voix

Et hisse les sur tes pavois.

Que ton jardin ensoleillé

Eveille les ensommeillés.

Tu es mes yeux et mes couleurs,

Je serai ton adorateur.


Les jours, les ans ont déchiré

Ce que nos cœurs voulaient parer.

Les convenances des grands sceaux

Ont séparé les deux morceaux;

Mais, dans les cycles magnétiques,

Tout est uni en part magique.


Au delà du temps et des lieux,

Là où le commun est radieux,

Hier et demain confondus

Recollent les morceaux perdus.

Au cœur d'un unique festin,

Déjà sont unis nos destins.


Alors qu'importent les distances!

Alors que fuient les apparences

Et que meurent les hébétudes!

Plus de regrets en habitude!

Plus! Non, plus de difficultés!

Et que surgisse l'unité!


Dans la déchirure d'espace

Et de temps qu'alors on dépasse,

Les mains tendues peuvent se lier

Et les regrets se replier.

Lors, que la vie s'ouvre nouvelle

Dans l'existence universelle.


                                   * *


Le ciel est nouveau et la terre est neuve.

Les précédents s'en sont allés.

La cité nouvelle se dresse blanche et belle,

Prête comme l'épouse pour l'époux.

Plus de larmes dans les yeux.

Deuils, cris, douleurs ne seront plus.

Les premiers sont partis,

Aujourd'hui est maintenant.


Voici: Tout est neuf.                                                

Voici: C'est arrivé;

De A, jusqu'à Z;

De l'entête jusqu'à la fin.

A l'assoiffé sera donnée la source des eaux de la vie.

Plus de peureux, de sans adhérence, d'horribles,

De tueurs, de sorciers, d'idolâtres, de faussaires.

Leur part, mort seconde, fut le lac de feu.


Alors, je suis sur la montagne.

Devant moi, l'épouse de l'agneau:

La cité la grande, celle qui atteint le ciel,

Lumière très précieuse de jaspe comme cristal.

Douze portes: Trois sur chaque côté,

Pour toutes les nations.

La cité est d'or pur et encore de jaspe pur et de pur cristal.

Et sa clôture est étincelante.


Les fondations sont toutes précieuses.

La première de jaspe, la deuxième de saphir,

La troisième de calcédoine, quatrième émeraude,

Cinquième sardonyx, sixième sardoine,

Septième chrysolithe, huitième béryl,

Neuvième topaze, dixième chrysoprase,

Onzième hyacinthe et douzième améthyste.

Et les portes sont douze perles.


De sanctuaire, point. Car la cité est sanctuaire.

Elle s'illumine elle-même.

Les nations marcheront à sa lumière;

Elles apporteront leur gloire et leur honneur.

Il n'y pourrait entrer rien

De pervers, ni d'horrible, ni de menteur.

Les portes ne seront jamais fermées le jour,

Et il n'y sera pas de nuit.


                                               * *


Nous irons sur la lune et puis sur les étoiles

En des lieux plus lointains et tous plus inconnus.

Sur un char de parfums couvert de longues voiles,

Nous irons sur la lune et puis sur les étoiles.

Ton chant s'épanouira en accent retenu.

Glissant sur des nuées de galaxies nues,

Nous irons sur la lune et puis sur les étoiles

En des lieux plus lointains et tous plus inconnus.


                                               * *


Jaillissant de la cité,

Un fleuve d'eau de la vie resplendit comme quartz.

Un arbre de vie, faisant fruit, le traverse.

Et l'arbre est guérison.

Il n'est plus d'interdit.

Puisque la nuit n'est plus,

La face de la cité sera toujours vive

Et la lumière est permanente.


Les souffles sont inspirés

Et envoyés aux messagers pour montrer

Ce qui doit arriver vite.

Voici! Je viens! Moi, Johanân, je viens vite!

En marche! Gardien des paroles inspiration de ce livre.

Je ne scellerai pas les mots de ce volume.

Car, oui! Proche est le temps.

L'injuste, qu'il soit injuste encore!


Le contaminé, qu'il contamine encore!

Le juste, qu'il fasse justice encore.

Le temps est court maintenant.

Je cours et mon salaire avec moi

Pour rendre à chacun ses œuvres.

Moi, le début et la fin: L'A et le Z,

En marche! Dehors! Amateurs et faiseurs de mensonges.

En marche! Messager,


Témoins pour les nations! Je porte le dire:

L'étoile resplendissante du matin.

Le souffle et l'épouse disent: "viens!"

Que l'entendeur dise: "Viens!"

Que le volontaire prenne l'eau de vie en présent gratuit.

J'en témoigne moi même de l'inspiration de ce livre.

Et que l'entendeur dise: "Viens! Car je viens."



                                               * *


Dame de couleurs au devant de la toile,

Tu évoques demain au travers de ton voile

Apportant doucement le parfum des étoiles.

                                              

                                               * *

                                                *

                                                                                  

                                                                                  

                                                                                                                                                           14/07/97

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