Pauvre papillon qui s'est brûlé les ailes

A la flamme qui l'attirait,

Tu es d'une banalité,

D'une mièvrerie,

D'une bêtise sans nom.

Tu es un "cliché"

Défraîchi, démodé, usé.

Tu es petit.

Tu aurais été

Ce grand niais d'Icare,

Fondant ses ailes au soleil trop convoité...

On t'aurait admiré,

On aurait sur ton nom bâti une légende,

Un mythe.

Tu serais entré dans l'histoire;

Et la conscience commune du genre humain.

Mais, que veux-tu, il n'y a pas de justice.

Remarque qu'au moins,

On t'oublie;

On te trouve sans imagination:

C'est tout.

Mais songe à celui

Qui s'est brûlé le cœur

A la glace des étoiles

Et qui, aspiré par une envolée plus grande,

Perdu dans les galaxies nues,

A cru atteindre au sommet de l'espérance;

Lui qui n'est plus que glace

Et erre vers les confins de l'univers...

C'est pire.

Lui, on ne le croit pas.

Et si, criant du fond des temps,

Il envoie

Son chant de désarroi au bonheur ébloui,

On hausse les épaules,

Et même, parfois,

On rit.

                                                                 09/07/97

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