Sombre, sombre, sombre la nuit ;

Frappe, frappe, frappe le jour ;

L'ennui qui ruisselle délave la pluie ;

La clameur enfuie éteindra les amours.

 

Masque de perle, visage doux,

Ange si frêle mouillant les yeux,

          Larmes du ciel sur tes joues,

La brise soufflait tes pétales radieux.

Fleur trop secrète, parfum caché,

Ame discrète jade attendri,

          Pâle couleur haut perchée,

Le vent en rafales pousse de grands cris.

 

Sombre, sombre, sombre la nuit ;

Frappe, frappe, frappe le jour ;

L'ennui qui ruisselle délave la pluie ;

La clameur enfuie éteindra les amours.

 

Lune trop blanche, tons chatoyants,

Cape de pourpre, chapeaux pointus,

          Manteau de flamme ondoyant,

La tempête meurt en criant la vertu.

Ombre profonde, cris assoupis,

Volonté tendre, corps effarés,

          Chant délaissé, là tapi,

La bise se moque des coeurs égarés.

 

Sombre, sombre, sombre la nuit ;

Frappe, frappe, frappe le jour,

L'ennui qui ruisselle délave la pluie ;

La clameur enfuie éteindra les amours

 

                                       19/O5/96

 

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