Parée, ses chevaux immobiles

Sanglés de harnais à culots,

Attendent ses ordres, dociles,

Tendus vers de vastes galops

 

Son char retenant sa fringance

Vibre de statisme freiné.

Il garde en ses flancs la puissance

Cueillie sur les monts enchaînés.

 

Debout devant son attelage,

Haute stature du destin,

Elle espère un autre voyage

Vers là où sera le matin.

 

Sa main tient très haut et enserre

L’outil de combat essentiel

Puisant sa substance à la terre,

Sa lance dressée vers le ciel.

 

Son casque est ouvert sur son front.

Ployant la robe magnifique

Repose le chasseur d’affront :

L’ »Egide » bouclier magique.

 

Poitrine figée qui s’étreint,

L’ombre de la nuit s’y efface ;

Et l’aube fait luire l’airain

De vie débordant la cuirasse.

 

La mer, au pied du promontoire,

Etend sa noirceur d’émeraude,

Jetant, en ses coups de boutoir,

Le cri de la plainte qui rôde.

 

La chouette attentive se tient,

Posée sur l’épaule solide,

Porteuse nocturne de bien

Sachant illuminer le vide.

 

Les deux regards horizontaux

Survolent la mer pathétique,

Mêlant l’attente de bientôt,

Là bas, d’une vision unique.

 

Le jour qui paraît en bataille,

Réveille le bronze doré ;

En rien l’aurige ne tressaille.

Sagesse est sa gloire ô ! Coré.

 

Au feu de l’aurore épandu

Sa peau prend couleur de vermeil ;

Le cri de départ attendu

Sera le lever du soleil.

 

                                                                       22 01 00

 

 

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