Et que deviendront les amours ?

 

***

 

Quand au matin

D’équinoxiale promesse

Paraîtra sous le soleil

Une constellation nouvelle

Quand le vent des éthers

S'engouffrera au travers des étoiles,

Quand sorti en retour des abysses

Le flot pénétrant du savoir accompli

            Ressurgira,

Qu'en sera-t-il de nos matières ?

Et que deviendront les amours ?

 

En retournement

Le cosmos s'agite.

L'avenir s’invite

En retournement.

Ciel d'achèvement,

L’antre se délite

Eh retournement.

Le cosmos s'agite.

 

Le silence des nuits s’est empli de mystère.

Le froid galactique

Crisse en vision ébahie.

La folle envolée des galaxies fuyantes

            Attend.

Une ère nouvelle va naître.

La moribonde surveille,

En contemplant son œuvre,

L'œuvre qui déjà s'éveille

            Et bouscule

Ce qui avait tenté d’être.

L'agonisante sombre en ultime détresse.

Et que deviendront les amours ?

 

***

 

L `univers se fige en parcelles rigides,

Reste du chaos aux bras ramifiés.

Coupé dans l'élan de sa course impavide,

Il lorgne curieux le parcours édifié,

Songeant aux nouvelles conquêtes du vide

 

Depuis l'origine, il s'est diversifié,

Lançant au plus loin ses tentacules, fluides.

Au temps suspendu pour le solidifier,

                          L'univers se fige.

 

Tournant une page d'un soupir rapide,

Souffle retenu en acquis certifiés,

Incertitude et doute qui sont guide

Croulent d'impassibles rameaux lignifiés.

Dans l'éclair qui craque en aurores arides,

                          L'univers se fige

 

***

Emporté de fraîcheur matinale,

Ganymède épanche son flot.

Le breuvage divin n'étanche pas les soifs.

L'échanson verse et verse

            Et verse ;

Et sa substance même

            Coule vers sa perte.

Il ne remplit rien.

Rien n'est abreuvé.

            Il verse.

            Il verse.

Il verse sans compter.

Il verse sans retenue.

Il verse sans mesurer.

Il verse sans savoir

            La science,

            L'invention,

            La certitude nue,

La fin de l’imprécis,

La fin de l’imagination.

            0 ! Ganymède

Si tu effaces ainsi

            Les hasards,

            Les choix,

            Les aventures,

Si toute chose est sue,

Si la douleur est contenue,

Si l'on sait tous les retours,

Où seront les surprises ?

Et que deviendront les amours ?

 

***

L’amour, cri de plénitude.

Lancé au monde hagard,

Se nourrit d'incertitude.

 

Sorti de toute hébétude,

Voici, rompant les égards,

L'amour, cri de plénitude.

 

Son chant, en ses attitudes,

Etant fruit du hasard,

Se nourrit d'incertitude.

 

C'est lui, hors des multitudes,

Qui renverse les remparts,

L'amour, cri de plénitude.

 

Son vol dans les altitudes,

Boitillement de canard,

Se nourrit d'incertitude.

 

 

Ses étranges habitudes

Clouent au mur des placards

L'amour, cri de plénitude.

 

 

Dégagé des turpitudes,

Son claquement d'étendard

Se nourrit d'incertitude.

 

Brûlant de ses gratitudes,

Au delà de tous regards,

L'amour, cri de plénitude,

Se nourrit d'incertitude.

 

***

            Alors,

                        Peut-être,

Dans un monde inconnu,

Brisant les sorcières blafardes,

Sortant de formes impensées,

Une essence encore inconcevable

            S’épanouira

Fleur inimaginée,

Issue de mutation nouvelle.

De la conque irradiée,

Naîtra, une autre fois,

            La déesse inspirée

Sous des attraits encore pas inscrits.

Comme un phœnix transcendé,

Elle inventera de somptueux. atours,

Et que deviendront les amours ?

 

***

 

Les affres, sur les paysages

S'envolent en sombres voyages.

Portant vers demain les espoirs,

Le ciel nous promet chaque soir

Qu’une aube d'amour est en graine

Germant dans une ère sereine.

Elle est le parfum d'autres jours

Et que deviendrons les amours ?

 

La simple clarté qui s'éveille

Annonce en sublime merveille

La paix induisant le repos.

Dans les corps  émus en dépôt,

Sera l'absolu sans litige

Sortant des secrets qui affligent,

Le calme sera sans recours,

Et que deviendrons les amours

 

Plus de trahison qui égare ;

Plus de jalousie qui effare ;

Enfuis les doutes les regrets.

La voûte étoilée en secret

Invite au tendre sacrifice.

S'il n'est plus d'âpres artifices,

Quel astre éclairera les tours ?

Et que deviendront les amours ?

 

Hommes de rondes magistrales,

Criez vos ardeurs abyssales,

Exaltez vos riches parcours,

Et que deviendront les amours ?

 

                                                                       16 02 00

 

 

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