Lorsque toujours bernés par d'odieux démagogues,

Lentement découpés comme des saucissons,

Nous répétons sans fin d'âcres clichés en vogue

Et demeurant vaincus, nous nous accroupissons.

 

Aveuglé d'artifice aux torpeurs maladives,

Nous sommes désarmés par des discours retors.

N'osant plus opposer notre raison chétive,

En des mains dépravées, nous plaçons notre sort.

 

Pourtant, issus du fond de notre multitude,

Il doit bien exister des esprits éclairés

Capables de montrer d'où vient la servitude

Et de dire comment on peut s'en libérer.

 

Il ne faut pas attendre un grand chef absolu,

Un grand maître divin, seul sauveur messianique

De nos attentes vaines, qui aurait résolu,

D'un seul geste du doigt, nos espoirs chimériques.

 

Celui qui coordonne n'a pour ministère

Que l'intérêt du peuple et doit s'y évertuer.

Si, par mégarde, il ne savait le faire,

Il devrait, sans rancœur, en être destitué.

 

La fonction de l'état n'est pas de déployer

Ni d'imposer d'impopulaires exigences;

Mais, du peuple, au contraire, il n'est que l'employé

Et le représentant en toutes circonstances.

 

C'est la population qui choisit et ordonne.

Elle doit, pour cela en avoir les moyens.

Malgré l'adversité qui s'enfle et carillonne,

La décision revient toujours au citoyen.

 

Alors, laissant tomber nos veules pleutreries,

Osons fort exprimer ce que nous exigeons.

Sachons saisir au corps ce qui nous contrarie;

Soyons sans retenue, c'est nous qui dirigeons.

 

Pourchassons l'ignorance qui nous emprisonne;

Dressons contre elle le savoir libérateur.

Un esprit bien instruit qui cherche et qui raisonne

Peut débusquer sans mal le mensonge flatteur.

 

Si nous n'avançons pas vers l'épanouissement,

C'est nous qui en sommes les réels responsables.

La révolte, les cris, les avertissements

Ne font rien qu'indiquer que c'est nous les coupables.

 

Lorsque sans peur, enfin, sans haine et sans délire,

Nous aurons promulgué toutes nos solutions,

En ayant imposé ce à quoi l'on aspire,

Nous aurons établi notre révolution.

 

 

30 06 16

Commentaires: 0
Télécharger
28 Lorsque toujours bernés par d.docx
Document Microsoft Word 12.0 KB