Lorsque nous serons décidés,

Poussés par le souffle qui gronde,

Dans notre abandon dégradé,

Peut-être changera le monde.

Mais ce temps est hélas lointain

Et rien n'augure son approche

Car l'avenir reste incertain

Malgré nos farouches reproches.

 

Nous savons crier et rugir;

Nous savons très bien rejeter;

Nous savons nous plaindre et maudire

Et nous savons manifester.

En force, nous stigmatisons

Tout ce qui ennuie et peine.

Ce qui nous masque l'horizon

Nous charge de hargne et de haine.

 

Nous grimaçons et nos dents grincent.

En quémandant un traitement

Plus doux octroyé par nos princes

Et nous geignons piteusement.

Tous nous devient insupportable;

Nous pleurnichons sur notre sort;

Nous l'aimerions moins misérable

Venu par magie sans effort.

 

Hélas, nos suppliques oiseuses

S'effacent dans un noir béant

Et l'espérance fallacieuse

Sombre dans son morne océan.

Nos régents seraient-ils donc sourds

Ou d'une incapacité crasse?

N'entendraient-ils pas nos discours

Peut-être trop peu efficaces?

 

Détrompez-vous, Ô braves gens!

Nos cris parviennent sans une ombre

Mais tous nos dires affligeants

Ne sont pour eux d'aucune encombre.

Ces fiers despotes policiers

Que nous prenons tant pour nos maîtres

Sont les laquais de financiers

Qu'ils servent en dociles reitres.

 

En fait, ils sont très efficaces

Puisqu'avec leur iniquité,

Ils savent obtenir les grâces

De leurs hautes divinités.

Contrairement à ce qu'on pense,

Ils n'ont pour unique mission

Que, par leur superbe allégeance,

D'asservir la population.

 

Le peuple n'est pas leur souci.

Ce n'est qu'un bétail qu'on exploite

Et le travail est réussi

Lorsque la masse reste coite,

Et offrant sans fin son labeur,

Sans maugréer, se mettre en bandes,

Qu'elle s'épuise avec ardeur

En produisant des dividendes

 

Alors, pourquoi tous ces éclats

Perclus par une fièvre ardente?

C'est, espérant de ces gens la,

D'une absurdité consternante.

Si nous voulons changer le monde,

Illuminer l'obscurité,

Il faut des réformes profondes

Pour briser l'inégalité.

 

Jamais nos ennemis conquis,

Sincèrement, pour autre chose

N'accepteront le plan requis

Pour adhérer à notre cause.

Lorsque nous serons décidés

A rejeter la bête immonde,

Proclamant nos propres idées,

Peut-être changera le monde.

 

 

20 06 16

Commentaires: 1
  • #1

    Leloire Marie-Claude (lundi, 20 juin 2016 17:35)

    formidable pamphlet teinté de réalités qui n'ont pour regret que ne n'être diffusé ... alors je partage via facebook
    amitié .

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