Terres et mer,

          Plaines et montagnes,

          Déserts et forêts

Nous éloignent encore.

                    Moi ici,

                    Toi là-bas.

          Et de même tu dis :

                    Moi ici

                    Et toi là-bas

          Pour chacun,

          L’autre est là-bas ;

Et chacun est seul ici.

          Ô, ma belle épousée,

Ces montagnes, ces mers, ces déserts,

          Cela n’est rien.

Les immensités inconnues

Ne sont que piètres barrières.

S’il avait suffit, pèlerins obstinés,

Depuis l’aube de l’espérance

          Par étapes réitérées,

Jour après jour de cheminer à pied,

          Il y a longtemps

Que nous nous serions retrouvés.

          Alors, ensemble,

          Sur la route du retour,

Nous aurions accompli le reste du parcours.

          Moi ici et toi ici.

          Toi ici et moi aussi,

          Et plus de là-bas.

                    Non,

Ces milliers de paysages

Ne sont pas de trop vastes espaces.

                    Au dessus

          Des mers et des déserts,

Par delà montagnes et vallées,

Nos doigts tentent de s’effleurer,

Nos yeux cherchent leur image

Et nos pensées restent entremêlées.

          Crois-moi, ma belle,

L’éloignement est petit.

          Seule, effrayante,

La distance nous séparant

                    Est

Celle qui reste entre un tampon et un papier.

 

 

 

                              20 03 01  J. DURIER

 

 

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