Chantons en juste bacchanale

L’instant de victoire initiale.

Commémorons ! Commémorons,

Louant ce que nous adorons.

Le clan dans sa gloire superbe

Avait, par ses propos acerbes,

Atteint son ultime devoir :

Nous avions conquis le pouvoir.

 

Alors, les défauts furent vices ;

L’ébauche devenait esquisse ;

Le givre succédait au froid ;

La règle remplaçait la loi ;

Au lieu des moyeux, place aux axes !

L’impôt s’inclinait pour la taxe ;

Les gains se changeaient en avoir…

Nous avions conquis le pouvoir.

 

Les nains laborieux de misère

Lassés de leur maigre salaire,

Par nous, si longtemps exhortés,

Enfin, nous avaient transportés.

Nantis de leurs faibles hardiesses,

Nous les amusions d’une liesse ;

Le vrai, il ne pouvaient le voir :

Nous avions conquis le pouvoir.

 

Alors, dans leurs danses frivoles

Jetées en pauvres farandoles,

Qu’encore ils se croient dégagés,

Qu’ils rêvent d’espoir partagé.

Chargés d’une fièvre opportune,

Nous voulons garder la fortune ;

Rien ne saurait nous émouvoir,

Nous avions conquis le pouvoir.

 

Princes, donnez des fêtes plates ;

Sachez évoquer comme on flatte.

Joyeux de goûter le grand soir,

Nous avions conquis le pouvoir.

 

 

                                       J.D. Le 14 05 01 (à Saint Michel)

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